
Le cyclone Chido, qui a frappé Mayotte avec une intensité dévastatrice, a laissé derrière lui des cicatrices profondes, tant sur le plan matériel qu’humain. Alors que le bilan officiel fait état de 39 décès et de 5.000 blessés, des voix s’élèvent pour réclamer plus de transparence sur le véritable coût humain de cette catastrophe. Parmi elles, celle du sénateur de Mayotte, Saïd Omar Oili, qui a officiellement interpellé le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, sur les chiffres précis concernant les disparus et les personnes amputées.
Des chiffres flous
Quelques jours après le passage du cyclone, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, avait déclaré que le nombre de victimes pourrait atteindre « des centaines, voire des milliers ». Lors de sa visite sur l’île, le Premier ministre avait lui aussi évoqué « des dizaines, voire des centaines de morts ». Pourtant, les autorités n’ont à ce jour publié qu’un bilan partiel, laissant planer le doute sur l’ampleur réelle du drame.
Dans une lettre adressée à Bruno Retailleau, le sénateur Oilidéplore ce manque de clarté :
« J’ai demandé un bilan précis des disparus et des personnes amputées à la suite de Chido. Je n’ai pas eu en retour ces éléments, alors que je sais que ces chiffres existent. »
Une population traumatisée
Le silence des autorités sur ces données sensibles ne fait qu’amplifier la douleur des familles et la méfiance d’une population déjà sous le choc. Selon le sénateur :
« Ces données sont importantes par respect pour les victimes et leurs proches. Cette rétention d’informations amplifie la méfiance des Mahorais vis-à-vis des autorités et laisse libre cours à des rumeurs. »
Dans un contexte où la solidarité et la résilience sont importantes, cette opacité risque de freiner les efforts de reconstruction et d’apaisement.
Nadia RAKOTOARISOA


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