
Ce dimanche, Mayotte a été touchée par le passage de la forte tempête tropicale Dikeledi, marquant le deuxième épisode cyclonique en moins d’un mois après Chido. Si les vents n’ont pas atteint les records de la tempête précédente, les pluies diluviennes ont causé des crues dévastatrices, notamment dans le sud de l’île.
Des torrents d’eau et de boues
Dikeledi est passé à moins de 100 km des côtes de Mayotte, apportant des rafales atteignant 90 km/h et des précipitations intenses. Tandis que le nord et Petite-Terre ont enregistré entre 30 et 60 mm de pluie en 12 heures, Bandrélé, dans le sud, a subi des cumuls atteignant 161 mm sur la même période. Les rues de plusieurs villages ont été transformées en torrents de boue, provoquant d’importants dégâts matériels.
« Les pluies ont commencé très tôt ce dimanche, provoquant des crues rapides emportant tout sur leur passage », raconte un habitant du sud. Les images des dégâts se sont rapidement multipliées sur les réseaux sociaux, témoignant de l’ampleur de la catastrophe.
Une gestion de crise plus réactive
Forte des leçons tirées du passage de Chido, la préfecture a rapidement activé un dispositif d’urgence adapté. Des messages d’alerte cyclonique « extrêmement grave » ont été envoyés sur les téléphones des habitants, incitant la population à se confiner.
Les centres d’hébergement d’urgence, mis en place dans des écoles, ont accueilli près de 14 500 personnes à midi ce dimanche, un chiffre qui reflète la sensibilisation accrue de la population. Toutefois, certains établissements, fragilisés par Chido, ont été soumis à rude épreuve face à cette nouvelle tempête.
Le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) a été fortement mobilisé, en particulier dans le village de Mbouini, lourdement touché. De son côté, l’hôpital de campagne de l’ESCRIM a dû replier ses installations sous la menace des vents et des averses.
Un territoire vulnérable
Le passage de deux tempêtes majeures en moins d’un mois illustre la vulnérabilité croissante de Mayotte face aux phénomènes climatiques extrêmes. Si Chido avait apporté des vents dévastateurs avec des rafales de 220 km/h, Dikeledi a surtout été marqué par ses pluies torrentielles.
Ces épisodes rappellent l’importance de renforcer les infrastructures locales, notamment dans les zones les plus exposées comme le sud de l’île. Une meilleure gestion des eaux pluviales, des habitats plus résistants et une coopération accrue entre les îles de la région pourraient atténuer l’impact de ces désastres naturels.
La vie après Dikeledi
Pour ce lundi, Météo France prévoit encore des averses pluvio-orageuses associées à des vents de nord-ouest, rendant la situation toujours incertaine. Les équipes d’urgence restent sur le terrain pour évaluer les dégâts et venir en aide aux sinistrés.
Nadia RAKOTOARISOA


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