
Une réponse sanitaire et sociale face à l’urgence
Pour lutter contre la propagation du Chikungunya à La Réunion, le préfet Patrice LATRON a pris une mesure essentiel : rétablir le taux de prise en charge des contrats Parcours Emploi Compétences (PEC) à 65% afin de renforcer la lutte contre la vectorielle. Cette décision, qui représente un effort financier de 550.000 euros, répond à une double urgence : protéger la santé publique tout en favorisant l’emploi dans un contexte économique difficile.
Un contexte sanitaire et économique tendu
La réapparition du Chikungunya inquiète les autorités locales, la préfecture évoquant une situation épidémiologique préoccupante. En même temps, La Réunion fait face à des défis sociaux persistants : un taux de chômage élevé et une pauvreté qui touche 36 % de la population. Depuis 2020, l’île bénéficie d’une enveloppe annuelle stable de 12 000 contrats PEC, une décision prise par le président de la République en 2019 pour répondre à ces réalités. Toutefois, en 2024, les contrats établis par les PEC ont diminué, représentant à peu près dans les 85,9%
Une réorientation stratégique pour la lutte anti-vectorielle
Le préfet Patrice LATRON, conscient de l’urgence sanitaire a pris la décision de dédier 400 postes PEC à des missions spécifiques liées à la lutte contre les vecteurs. L’objectif de ces agents sera de faire le nettoyage et l’entretien des sites sensibles, de sensibiliser les habitants à la prévention et de fournir une médiation auprès du public. Tout cela vise à restreindre la diffusion du virus tout en mobilisant un groupe vulnérable de population active.
Il s’agit d’une volonté de combiner lutte contre une épidémie et soutien à l’emploi, dans une île où les collectivités locales, en particulier les écoles et les services d’entretien des espaces verts, font appel aux PEC pour répondre à leurs besoins fondamentaux.
Un impact à plusieurs niveaux
Cette initiative n’a pas qu’une portée sanitaire. Pour les 400 bénéficiaires des PEC, elle représente une opportunité de réintégration professionnelle dans un marché de l’emploi difficile. Les contrats PEC, qui ciblent prioritairement les personnes éloignées de l’emploi, jouent un rôle essentiel dans l’insertion sociale.
Pour les collectivités locales, la mesure allège la charge financière tout en assurant la continuité de services vitaux. Quant à la population réunionnaise dans son ensemble, elle bénéficie d’un environnement plus sain et d’une réduction des risques liés à l’épidémie.
Perspectives et défis à venir
Si cette réorientation des PEC constitue une réponse immédiate, son avenir dépend des arbitrages gouvernementaux et des discussions autour de la loi de finances pour 2025. La durabilité d’un tel dispositif pourrait être envisagée comme un modèle de gestion hybride, réconciliant objectifs sanitaires et enjeux sociaux dans les territoires ultramarins.
En attendant, cette mesure témoigne d’une mobilisation exemplaire des ressources locales pour relever des défis complexes, réaffirmant la capacité de La Réunion à innover face aux crises.
Hadjani ANDRIANARINIVO


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