
La saison 2024-2025 des croisières à Maurice, débutée en novembre, devait marquer une reprise significative pour une industrie encore convalescente après les effets dévastateurs de la pandémie de Covid-19. Toutefois, les tensions géopolitiques en mer Rouge perturbent gravement cette dynamique, compromettant une saison pourtant prometteuse.
Des tensions géopolitiques
Le passage stratégique de la mer Rouge, reliant l’Europe à l’Asie, est aujourd’hui marqué par les conflits armés au Yémen et dans d’autres régions avoisinantes. Ces tensions ont contraint plusieurs compagnies de croisières, comme Costa Croisières et MSC, à revoir ou à annuler leurs itinéraires.
Des paquebots comme l’Aida Prima, le Costa Smeralda ou encore le Dumont-D’Urville ont déjà fait escale à Port-Louis, transportant environ 40 000 passagers cette saison. Parmi eux, 12 000 ont débarqué pour explorer l’île, participant à des excursions, découvrant les richesses naturelles et culturelles de Maurice, et contribuant à l’économie locale. Cependant, malgré ces chiffres encourageants, le secteur fait grise mine.
Christian Lefèvre, Managing Director de Coquille Bonheur, explique, « L’industrie des croisières à Maurice connaît actuellement des bouleversements majeurs. Ces tensions impactent directement la sécurité des itinéraires, poussant les compagnies à réduire la fréquence des escales à Port-Louis. »
Le résultat est un manque à gagner conséquent pour les acteurs locaux du tourisme, notamment les prestataires d’excursions, les restaurants et les sites touristiques habituellement prisés des croisiéristes.
Vers une adaptation stratégique
Face à cette situation critique, il devient impératif pour Maurice de diversifier ses opportunités et de se repositionner dans le secteur des croisières. Christian Lefèvre suggère de renforcer les routes alternatives, notamment en promouvant des itinéraires passant par l’Afrique du Sud et les Mascareignes.
Une autre piste prometteuse réside dans le développement des croisières inter-îles, reliant Maurice, Rodrigues et La Réunion. Cette approche non seulement répond aux attentes de sécurité des compagnies de croisières, mais valorise également la richesse culturelle et naturelle de ces îles voisines.
En parallèle, le tourisme durable pourrait devenir une carte maîtresse pour Maurice. L’arrivée du Costa Smeralda, propulsé au gaz naturel liquéfié, illustre parfaitement cette transition vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Avec sa capacité de 6 500 passagers, ce navire a offert des excursions immersives et durables, consolidant l’image de Maurice comme une destination écoresponsable.
Nadia RAKOTOARISOA


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