Comores : Réduction des cas de paludisme en janvier

Après un mois de décembre marqué par une flambée des cas de paludisme, les Îles Comores enregistrent une baisse significative en janvier 2025. Le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) intensifie ses efforts pour contrôler la maladie, mais se heurte à des obstacles majeurs, notamment des fraudes dans le système de santé et une faible adhésion aux campagnes de prévention.

Une stratégie renforcée pour contrer le pic de décembre

Devant le siège du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) à Moroni, une file de patients attend leur tour pour effectuer des analyses de dépistage. Bien que cette affluence reste à présent modérée, les chiffres de décembre étaient alarmants. Selon Said Abdoulhak Allaoui, épidémiologiste et responsable de la prise en charge au sein du Pnlp, « plus de 200 personnes étaient dépistées quotidiennement en fin d’année, avec un total de 55 000 cas positifs enregistrés au niveau national ».

Face à cette situation critique, le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) a adopté une stratégie de traitement de masse intensifiée tout au long de décembre. Cette approche, combinant distribution gratuite de médicaments et mobilisations communautaires, a permis de réduire le nombre de cas à environ 40 à 50 par jour en janvier. Cependant, cette amélioration ne doit pas occulter les problèmes persistants, notamment des pratiques frauduleuses observées dans certains postes de santé. « Des agents malveillants auraient exigé des paiements pour des services gratuits. Nous avons déployé des envoyés spéciaux pour contrôler ces abus, et les fraudeurs seront rigoureusement sanctionnés par la loi », a prévenu SaidAbdoulhak Allaoui. Ce dernier a appelé la population à signaler toute anomalie afin de garantir l’équité et l’efficacité des mesures en place.

Sensibilisation et adhésion 

Classées parmi les pays d’endémie palustre, les Comores s’appuient sur une stratégie combinant traitement de masse et formation d’agents communautaires. Pourtant, des réticences persistent, notamment envers les campagnes de pulvérisation intra-domiciliaire. Dr Hadjira Abdullatif, coordinatrice du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), a exprimé ses inquiétudes : « Certains villages comme Dembeni, Ntsoudjini, Mbeni et Dzahani Tsidjé enregistrent un grand nombre de cas, mais la population refuse souvent les pulvérisations. Cette situation complique nos efforts pour éliminer le paludisme, en particulier à Ngazidja ».

Pour surmonter ces obstacles, le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) renforce sa collaboration avec les postes de santé locaux. Cette coordination efficace permet d’assurer une distribution régulière des intrants, notamment le matériel de diagnostic et les médicaments préventifs et curatifs. En dépit des résistances, Dr Abdullatif reste optimiste et insiste sur l’importance de l’implication communautaire : « La participation active de la population est essentielle pour atteindre notre objectif d’éradication du paludisme. Nous devons unir nos efforts ». Alors que le nombre de cas diminue, le combat contre le paludisme reste loin d’être terminé. Entre les fraudes à enrayer, les mentalités à changer et les campagnes à intensifier, le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) est déterminé à poursuivre sa lutte pour une éradication durable de cette maladie qui touche encore lourdement les Îles Comores.

Fitiavana HARISOA


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