Les consultations entre Maurice et l’Union européenne (UE) pour un nouvel accord de partenariat dans le domaine de la pêche durable marquent une étape importante. Ce partenariat, essentiel pour la gestion des ressources marines de la zone économique exclusive (ZEE) mauricienne, s’apprête à entrer dans une nouvelle phase en décembre 2026, lorsque l’actuel accord arrivera à échéance.

Un partenariat durable mais exigeant
Depuis sa signature initiale en 2013, l’accord de pêche entre Maurice et l’UE a été renouvelé tous les trois ans, devenant un pilier de coopération économique et environnementale. Actuellement, la ZEE de Maurice s’étend sur 2,2 millions de kilomètres carrés, offrant un potentiel énorme, mais confrontée aux défis de la surpêche et des pressions environnementales.
L’ambassadeur de l’UE, Oskar Benedikt, a rappelé qu’il faut prendre conscience des limites des ressources marines et la nécessité de trouver un équilibre entre exploitation et conservation.
L’économie bleue au cœur de la transformation
Pour Maurice, ces discussions font parties d’une stratégie plus large. Le ministre délégué à la Pêche, Fabrice David, a souligné l’importance de l’économie bleue comme moteur de transformation économique. Ce nouvel accord devra inclure des mécanismes pour encourager une pêche responsable, lutter contre la pêche illicite et renforcer la surveillance de la ZEE. Par ailleurs, 17 projets en cours, financés par l’UE, seront alignés sur les priorités du gouvernement, avec une attention particulière pour l’aquaculture et le système de suivi des navires (Vessel Monitoring System).
Des défis persistants
L’un des grands problèmes est de concilier la rentabilité économique et la durabilité environnementale. Bien que l’accord actuel ait permis de financer des projets pour les pêcheurs, leur intégration dans cette transformation reste un défi. En parallèle, l’ambassadeur de l’UE a mis en avant les bénéfices économiques de ce partenariat, surtout l’exportation de produits marins, tout en soulignant la nécessité de rester compétitifs face aux autres pays de la région.
Une perspective régionale
Dans une région où les ressources marines sont au centre des stratégies économiques, cet accord pourrait servir de modèle. Les Seychelles et Madagascar, également engagés dans des initiatives de gestion durable, suivent de près ces discussions. Maurice a l’opportunité de se positionner comme un leader régional en économie bleue, en montrant qu’un équilibre entre développement et conservation est possible.
A travers cet accord, Maurice a l’opportunité de transformer sa ZEE en un véritable moteur économique durable, tout en consolidant son rôle de modèle régional dans la gestion des ressources marines. Reste à voir si les ambitions affichées se traduiront en actions concrètes.
Hadjani ANDRIANARINIVO


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