Le prix du riz, denrée de base pour la plupart des foyers malgaches, enregistre une légère diminution cette semaine. Une nouvelle qui apporte un certain répit à des familles confrontées à une hausse prolongée de ce produit de première nécessité. À Antananarivo, Jean-Baptiste Randrianimanana, grossiste au marché d’Anosibe, rapporte que le riz de luxe se vend actuellement à 2 880 ariary le kilo, contre 2 940 ariary une semaine auparavant. Le Makaolika, très prisé, est passé de 3 700 à 3 640 ariary le kilo, tandis que le vary gasy affiche un prix de 3 600 ariary, contre 3 660 ariary précédemment.
« Une différence de 50 ariary par kilo est observée sur toutes les variétés, que ce soit du riz local ou importé. Cette baisse fait suite à l’annonce du président de la République sur la nécessité de baisser le prix du riz. Les producteurs, craignant de ne pas écouler leurs stocks, ont révisé leurs tarifs», explique ce commerçant. Chez une grossiste à Andravoahangy, le riz importé est passé de 2 960 ariary à 2 800 ariary le kilo. « Cette baisse est aussi liée à la diminution du prix du carburant », estime-t-elle.
Pour de nombreux ménages, cette accalmie est une bouffée d’oxygène. « Nous consommons environ 50 kilos de riz par mois. Avec les prix à la hausse en décembre, notre budget riz avait augmenté de 34 000 ariary par rapport à novembre. Nous avons même éliminé certains produits comme la viande pour faire face à cette charge supplémentaire. Cette baisse des prix nous soulage un peu », confie le père d’une famille de sept personnes.
Vers un objectif ambitieux
La diminution des prix marque un premier pas vers la concrétisation de la promesse d’Andry Rajoelina, président de la République de Madagascar. Lors du conseil des ministres du 8 janvier, il avait ordonné une réduction significative du prix du riz importé, avec pour objectif un tarif de 750 ariary par kapoaka d’ici un mois et demi. Cependant, cet objectif reste ambitieux, car le kapoaka du riz de luxe est encore au-dessus de 800 ariary.
Isidore Razanakoto, directeur général du Commerce, reste optimiste : « Le prix du riz importé a chuté sur le marché mondial, passant de 570 dollars à environ 460-480 dollars la tonne. De plus, les ‘vary aloha’, premières récoltes de l’année, commencent à apparaître sur le marché. Ces facteurs devraient contribuer à une baisse continue des prix ». Cependant, des inquiétudes persistent du côté des agriculteurs, notamment dans la région d’Alaotra-Mangoro, principal grenier à riz de Madagascar. Le déficit pluviométrique et le retard dans le début de la saison culturale font craindre une hausse des prix dans les mois à venir.
Malgré ces défis, le gouvernement semble déterminé à réduire les coûts pour soulager les ménages. Les acteurs du secteur espèrent que cette dynamique se maintiendra, permettant à la population de mieux faire face aux pressions économiques.
Fitiavana HARISOA