Dans le cadre du projet de connectivité inter-îles des Comores (Picmc) et de l’extension du port de Mbwangoma, le ministère des Transports maritimes et aériens a ordonné la suspension temporaire de l’exploitation de la carrière de Domoni. Cette décision, annoncée dans une note signée le 20 janvier par le Secrétaire général du ministère, Madi Kapachia, vise à répondre aux préoccupations environnementales tout en recherchant des solutions alternatives pour la poursuite des travaux.
Un projet freiné par l’environnement
L’extension du port de Mbwangoma est perçue comme un levier clé pour renforcer la connectivité entre les îles comoriennes et dynamiser l’économie locale. En facilitant le transport maritime, ce projet a le potentiel de transformer les activités commerciales et de créer des opportunités pour les populations de Mwali et des autres îles.
Cependant, la suspension des travaux à Domoni, bien que temporaire, a suscité l’impatience de nombreux habitants, qui voient ce projet comme un moteur de développement socio-économique. L’exploitation de carrières alternatives à proximité de Bandar-Salama a été proposée, mais leur viabilité reste à confirmer par des études géotechniques, géophysiques et d’impact environnemental.
Enjeux et doutes écologiques
La décision de suspendre l’exploitation de la carrière de Domoni reflète une volonté de préserver l’environnement, un enjeu crucial pour Mwali, classée réserve de biosphère mondiale par l’UNESCO en 2021. Selon Tsira, expert environnemental de l’île, certains des sites alternatifs identifiés, comme les carrières de Mbangani, présentent également des risques environnementaux, notamment en raison de leur proximité avec l’aéroport et du potentiel de glissements de terrain.
Tsira exprime également des doutes sur les motivations réelles de l’entreprise The Arab Contractors, chargée de mener les travaux. « Cette société évoque des risques environnementaux élevés, mais il est possible qu’elle cherche aussi à éviter des coûts supplémentaires », affirme-t-il.
Un projet en quête d’équilibre
Malgré les retards, les autorités insistent sur la nécessité de mener des études approfondies pour garantir la durabilité du projet et limiter les impacts négatifs. Le ministère a exigé que The Arab Contractors accélère les prospections sur les nouveaux sites et entame les travaux d’aménagement de la voie d’accès au port avant le 10 février.
Nadia RAKOTOARISOA