
La région Diana se mobilise pour restaurer ses forêts et lutter contre la déforestation. Vendredi dernier, à Bisely, dans la commune rurale de Mangaoko, district d’Antsiranana-II, le coup d’envoi officiel de la campagne de reboisement 2024-2025 a été donné. Cette initiative ambitieuse, placée sous le thème « Atiala antoky ny rano sy angovo » (La forêt, garante de l’eau et de l’énergie), vise à reverdir plusieurs hectares de terres déboisées. Mais au-delà de la plantation d’arbres, la réussite de ce projet dépendra du suivi à long terme et de l’implication continue des acteurs locaux.
Une compagne d’envergure pour restaurer la forêt
Avec un objectif de 5 205 hectares à reboiser, cette campagne entend marquer un tournant décisif dans la lutte contre la déforestation dans la région Diana. Dès son lancement, de 24.100 jeunes plants ont été mis en terre sur une superficie de 15 hectares incluant plusieurs variétés.
L’initiative bénéficie d’un large soutien, mobilisant plusieurs participants issus d’horizons variés : autorités locales, organisations écologiques, experts en environnement, bénévoles et représentants du secteur privé et public. Le secrétaire général de la région Diana, Jacques Benjamin Picot, a rappelé l’importance de cette action collective en soulignant que « la nature nous offre ses services gratuitement, mais à notre tour, nous devons lui rendre la pareille ».
L’enjeu du suivi
Si la plantation est une première étape essentielle, le véritable défi réside dans le suivi et l’entretien des jeunes plants. Les campagnes de reboisement passées ont montré que sans protection adéquate, une grande partie des arbres plantés risque de ne pas atteindre l’âge adulte. Le taux de survie des jeunes plants reste un indicateur clé du succès de ces initiatives, mais peu de données précises sont disponibles sur les résultats des précédentes campagnes dans la région. De plus que les menaces sont nombreuses : défrichage, feux de brousse, pâturage incontrôlé et exploitation illégale du bois peuvent compromettre ces efforts. Sans surveillance et actions complémentaires, le risque est que ces plantations ne soient qu’un effort temporaire sans impact durable sur l’écosystème local.
Vers une approche durable et inclusive
Pour garantir un impact réel, l’engagement des communautés locales est primordial. Leur implication dans l’entretien et la protection des forêts replantées permettrait d’assurer la durabilité de l’initiative. Certains experts suggèrent de former les habitants aux techniques de reboisement et à la gestion durable des ressources forestières. Le soutien des autorités et des associations écologiques est également un levier important. En intégrant des programmes de sensibilisation et d’éducation environnementale, la région Diana pourrait favoriser une prise de conscience collective et encourager des pratiques de conservation à long terme.
Hadjani ANDRIANARINIVO


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