
La réduction du nombre de Parcours Emploi Compétences (PEC) à La Réunion suscite une vive inquiétude au sein des collectivités locales. Passant de 12 000 à 7 000 contrats, cette décision du gouvernement met en péril un dispositif essentiel au fonctionnement des services communaux et au soutien des populations en situation de précarité. Les maires de l’île, emmenés par Serge Hoareau, président de l’Association des maires de La Réunion (AMDR), alertent sur un risque majeur pour l’économie locale.
Des conséquences directes
La suppression de 5 000 contrats PEC a des répercussions immédiates sur le bon fonctionnement des communes. Ces emplois concernent des postes essentiels dans les écoles, les cantines scolaires, l’entretien des espaces publics ou encore la lutte contre les maladies vectorielles comme la dengue et le chikungunya. Dans certaines communes, les PEC représentent entre 30 % et 50 % du personnel communal. Avec cette baisse, plusieurs services risquent d’être sous-staffés, compromettant la qualité de l’accueil des élèves et la capacité des municipalités à assurer leurs missions quotidiennes. À cela s’ajoute un besoin accru de personnel lié à l’arrivée d’enfants mahorais déplacés après le passage du cyclone Chido, une situation qui vient exacerber la pression sur les collectivités.
De plus que cette baisse menace directement le pouvoir d’achat des bénéficiaires et de leurs familles. Moins de revenus, c’est aussi une baisse de la consommation locale, ce qui affecterait directement les commerces, artisans et entreprises de proximité. Une telle décision pourrait déclencher une crise sociale.
En attente d’une réponse gouvernementale
Face à cette situation, l’AMDR et la présidente de la Région, Huguette Bello, ont interpellé le gouvernement afin d’obtenir un maintien du volume de contrats et du taux de financement initial. Le préfet Patrice Latron a indiqué avoir alerté les ministères du Travail et des Outre-Mer sur la spécificité de La Réunion, soulignant que la dotation 2024 devait être préservée en raison du contexte socio-économique. Les élus locaux demandent à ce que l’État revienne sur sa décision et rétablisse les engagements pris en 2019. Ils alertent également sur le poids financier supplémentaire que cette réforme fait peser sur les collectivités, déjà contraintes de contribuer à l’effort national de redressement budgétaire.
L’avenir des PEC demeure incertain, mais une chose est sûre : leur disparition progressive pourrait laisser un vide difficile à combler, tant pour les bénéficiaires que pour les collectivités qui en dépendent.
Hadjani ANDRIANARINIVO


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