
Alors que Mayotte sort d’une crise d’eau en 2023, la menace d’un scénario similaire plane déjà sur l’île. Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a mis en garde contre un possible rechute, soulignant les limites persistantes des infrastructures d’eau potable. Malgré des précipitations au rendez-vous, les capacités de production restent insuffisantes pour garantir un approvisionnement stable à long terme. Face à cette situation critique, les autorités annoncent de nouvelles mesures, surtout à travers le programme « Mayotte debout » et le Plan Eau Mayotte. Mais rien n’est encore sûr.
Des infrastructures dépassées
Mayotte fait face à un grand problème structurel: ses infrastructures hydrauliques ne sont pas adaptées aux besoins croissants de la population. L’archipel connaît des tours d’eau à l’année, montrant une gestion contrainte et une ressource sous pression. Le passage du cyclone Chido a accentué la fragilité du réseau, perturbant les installations et réduisant la capacité de stockage et de distribution. Pourtant, le territoire souffrait déjà de pénuries bien avant cette catastrophe, démontrant un retard chronique en matière d’investissement dans l’eau.
Cette situation affecte directement les habitants, qui subissent encore aujourd’hui les conséquences d’un réseau usagé. L’urgence est d’autant plus pressante que la saison sèche approche, avec le risque de voir les réserves s’amenuiser rapidement.
Une mise en œuvre qui tarde dans les engagements politiques
Pour pallier cette crise fréquente, le gouvernement met en avant plusieurs mesures inscrites dans le Plan Eau Mayotte. Parmi elles se figurent une construction d’une deuxième usine de dessalement, censée renforcer la production d’eau potable. Mais aussi, une création d’une troisième retenue collinaire, dont le foncier a été sécurisé. Cependant, même si les annonces se succèdent, leur mise en œuvre reste incertaine. Malgré les défis qui sont multiples, comme les délais de construction, financements à sécuriser, les retards accumulés inquiètent autant les autorités que la population.
Entre urgence et adaptation
Les annonces ne suffisent plus. Pour éviter une nouvelle crise en 2025, Mayotte doit non seulement accélérer la construction de ses infrastructures, mais aussi explorer des solutions complémentaires. L’expert Yves Kocher, en mission pour la préfecture, participe aux discussions pour renforcer la gestion de l’eau sur le territoire.
Parmi les pistes évoquées se figurent l’optimisation des ressources existantes afin de mieux capter et distribuer l’eau disponible. Il y a aussi, l’innovation dans le recyclage des eaux usées et l’anticipation climatique pour adapter la consommation et la production aux variations météorologiques.
Hadjani ANDRIANARINIVO


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