
Ce 6 février 2025, l’Assemblée Nationale a adopté une proposition de loi visant à restreindre le droit du sol à Mayotte. Porté par le groupe la Droite républicaine avec le soutien du gouvernement et du Rassemblement national (RN), ce texte fait partie d’un contexte de tension migratoire et de crise sociale sur l’archipel.
Un vote sous influence
Le vote de cette loi à l’Assemblée nationale (162 voix pour, 93 contre) a montré des alliances stratégiques entre le gouvernement et le RN. Dominique Voynet, députée du groupe Écologiste et Social, dénonce un « donnant-donnant » entre les macronistes et l’extrême droite, affirmant que cette mesure n’est qu’une première étape vers une remise en cause plus large du droit du sol en France.
Une pression migratoire
Si l’immigration clandestine en provenance des Comores est un enjeu à Mayotte, le texte voté ignore d’autres facteurs fondamentaux. La question du recueil de données fiables sur l’impact de la loi du 10 septembre 2018, qui avait déjà restreint l’accès à la nationalité a été écartée. Le bureau des étrangers de la préfecture, fermé plusieurs mois en 2024 suite aux blocages du Collectif des citoyens de Mayotte, n’a rouvert que récemment rendant les chiffres encore plus flous.
Mayotte face à des problèmes structurels
Les difficultés à Mayotte ne se limitent pas à l’immigration. Le cyclone Chido a aggravé une situation déjà critique marquée par des infrastructures insuffisantes et un manque de services publics essentiels. Eau potable, éducation, santé, gestion des déchets… autant de domaines où les besoins sont urgents. Certains projets, comme la construction d’un deuxième hôpital ou d’une troisième retenue collinaire restent bloqués depuis des années, surtout en raison d’intérêts privés locaux.
Une coopération régionale
Plutôt qu’une remise en cause du droit du sol, une approche plus globale semble nécessaire. Il s’agirait d’améliorer les infrastructures locales, d’assurer un accès aux services de base et de renforcer la coopération régionale avec les Comores pour stabiliser la situation migratoire. La pression démographique ne peut être résolue sans un véritable plan de développement économique et social. Comme le souligne Dominique Voynet, tant que les conditions de vie aux Comores resteront précaires, les traversées clandestines continueront.
Hadjani ANDRIANARINIVO


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