Comores : La banque centrale en quête de solution pour la crise de la sécurité des transferts d’argent

Les agences de transfert d’argent aux Comores jouent un rôle essentiel dans l’économie du pays. Elles permettent l’envoi et la réception de devises, facilitant les transactions entre les Comoriens et le reste du monde. Cependant, ces structures sont récemment devenues des cibles privilégiées pour des attaques criminelles menaçant non seulement la sécurité des employés mais aussi la stabilité économique du pays. Le meurtre de la jeune Hikma Ahamada, agent de Ria à Mbeni Ya Hamahame, alors qu’elle revenait de Moroni après avoir récupéré les fonds de l’agence, a montré l’ampleur du problème. Si la justice doit encore résoudre cette affaire, il est désormais urgent d’envisager des mesures pour sécuriser ce secteur vital.
Un secteur exposé
Les récents incidents, surtout l’attaque de novembre 2024 à Volo-Volo où un employé de Ria a été blessé par des bandits armés, et le meurtre de Hikma Ahamada début février, révèlent une problématique alarmante : le manque de mesures de sécurité adéquates pour les agents qui transportent des sommes considérables. Ces événements ont choqué l’opinion publique et ont déclenché une vague de condamnations. Toutefois, au-delà de l’indignation, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer l’insuffisance des dispositifs de protection pour les employés des agences de transfert d’argent.
Des mesures en cours mais considérées comme insuffisantes
Face à cette situation, la Banque centrale des Comores a réagi en convoquant les représentants des institutions financières pour discuter des mesures à mettre en place afin de sécuriser le secteur. Lors de cette réunion tenue le 13 février 2025, un comité a été créé. Il comprendra des membres de la Banque centrale, de l’Association des professionnels des banques et établissements financiers des Comores (APBEF) et des institutions financières du pays. Ce comité devra se réunir dans les prochaines semaines pour proposer des solutions de sécurisation à court et à long terme.
Malgré cette initiative, des interrogations persistent sur l’efficacité et la rapidité de cette réponse. Si le comité est un pas dans la bonne direction, beaucoup considèrent que des mesures concrètes devraient être mises en place bien plus tôt vu la gravité de la situation. Cette lenteur est d’autant plus frappante lorsque l’on compare la situation aux pratiques observées dans d’autres îles de l’océan Indien, où la sécurité des transferts de fonds est prise beaucoup plus au sérieux.
Les sociétés spécialisées – une solution envisagée
Dans plusieurs pays de la région, des sociétés spécialisées sont responsables du transport des fonds destinés aux agences de transfert. Cette solution permet de garantir une sécurité optimale pendant le trajet, en confiant le transport à des professionnels. Aux Comores, cette option n’est pas encore envisagée sérieusement, bien qu’elle puisse constituer une réponse efficace aux problèmes actuels.
Les impacts pour les employés et la population
Au-delà des victimes directes de ces attaques, la situation a des répercussions sur l’ensemble du secteur et des populations. Les employés des agences de transfert sont non seulement exposés à des dangers physiques mais ils subissent également une pression constante. Leur sécurité étant négligée, ils risquent leur vie chaque jour en transportant des sommes considérables. Ce climat d’insécurité affecte également la population, surtout dans les régions éloignées du pays qui dépend largement des services de transfert d’argent pour leurs transactions. L’absence de sécurité remet en cause la confiance des clients et pourrait engendrer une réduction des flux financiers entrant et sortant du pays.
L’urgence d’une solution concrète
Alors que la Banque centrale des Comores annonce la mise en place d’un comité pour réfléchir aux solutions à apporter, il est fondamental que des décisions rapides et fermes soient prises. De plus que les enjeux sont multiples comme garantir la sécurité des agents, rassurer la population et préserver la stabilité économique du pays. La solution pourrait résider dans l’externalisation du transport des fonds à des sociétés spécialisées, comme cela se fait dans d’autres îles de la région. En attendant, les Comores ne peuvent plus se permettre d’ignorer cette urgence. Les mesures de sécurité ne doivent plus être un choix, mais une priorité absolue.
Hadjani ANDRIANARINIVO


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