
Alors que la solidarité s’organise pour soutenir les populations vulnérables à Mayotte, des containers de dons humanitaires restent bloqués au port de Longoni, piégés par des frais de stationnement jugés excessifs. Une situation qui relance le débat sur la gestion du port et sur la capacité de l’île à faire face aux crises.
Des conteneurs mobilisés – des aides paralysées
L’association Solidarité Saint-Martin rencontre des difficultés pour envoyer deux conteneurs de dons à Mayotte en raison des coûts exorbitants liés au port. Arnaud GUFFLET, le président de l’association, regrette l’incapacité à régler les sommes requises même si aucun frais douanier n’est appliqué aux envois humanitaires. Cette situation survient quelques semaines après le passage du cyclone Chido qui a laissé les rayons magasins vides, intensifiant ainsi les besoins des habitants.
Un port aux prix fort
Même en période de crise, Longoni impose des frais de stationnement très élevés aux containers. Un transitaire explique que ces coûts, facturés par la gestionnaire du port Ida Nel et le manutentionnaire SMART sont inévitables et répercutés sur les usagers. Cette logique marchande complique l’acheminement des aides, alors que les infrastructures du port sont parfois défaillantes, comme en témoigne la détérioration d’une grue ayant aggravé les retards.
Une mobilisation politique pour briser l’impasse
Face à cette impasse logistique, le sénateur Saïd Omar Oili a interpellé le préfet de Mayotte et demandé la réquisition des containers humanitaires par l’État. Cette mesure permettrait de prendre en charge les frais de stationnement et d’accélérer la distribution des dons. Le sénateur a également sollicité l’armée pour convoyer les marchandises jusqu’aux associations concernées, en utilisant des véhicules militaires comme les VTL-R ou TRM 2000.
Pour une logistique plus solidaire
Cette situation montre la vulnérabilité de Mayotte face aux crises et la nécessité d’une meilleure coordination entre les acteurs publics et privés. L’instauration d’un corridor humanitaire ou la limitation des frais portuaires lors d’urgences pourraient prévenir de futurs blocages. Sans réforme de la gestion du port de Longoni, les collectes de dons risquent de rester suspendues aux calculs financiers, au détriment de la solidarité insulaire.
La résilience de Mayotte dépend non seulement des gestes de générosité, mais aussi de la volonté des décideurs d’alléger les entraves logistiques. Car quand la chaîne humanitaire se brise aux portes du port, ce sont les plus fragiles qui en paient le prix fort.
Hadjani ANDRIANARINIVO


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