Madagascar : Chute de l’Ariary – un signal d’alarme pour la Grande île

Crédit : Moov

La barre des 5 000 ariary pour 1 euro a été franchie, augmentant la pression sur l’économie malgache déjà fragilisée. Cette chute historique de la monnaie nationale révèle les vulnérabilités du pays face aux importations massives, mais pourracrit également devenir une opportunité pour redéfinir la stratégie économique de l’île.

Une dévaluation qui creuse le déficit commercial

En ce moment, l’euro atteint dans les 5 016 ariary, tandis que le dollar tangue autour de 4 986 ariary. Cette dépréciation s’explique par un déséquilibre entre les entrées et les sorties de devises. Madagascar importe en grande partie des produits de première nécessité et des biens stratégiques, alors que ses exportations restent concentrées sur des matières premières peu transformées. Cette situation intensifie le déficit monétaire et expose le pays aux fluctuations des marchés internationaux.

Un potentiel levier pour la production locale

Etonnamment, cette dévaluation pourrait constituer un moteur pour la relance industrielle. Les produits malgaches deviennent plus compétitifs sur le marché international, offrant aux exportateurs des gains en monnaie locale. Toutefois, les profits restent limités par la faiblesse des capacités de production internes.

Il est impératif pour Madagascar de prendre en compte sa capacité à transformer ses ressources sur place parce qu’elle manque l’occasion de créer plus de valeur ajoutée.

La stratégie pour relancer l’économie malgache

Pour inverser la tendance, les experts plaident pour une diversification de l’industrie locale et le renforcement du secteur secondaire. Le développement d’unités de transformation permettrait de réduire la dépendance aux importations tout en créant des emplois et des revenus en devises.

Par ailleurs, le tourisme pourrait devenir une source précieuse de devises étrangères, limitant ainsi la pression sur la monnaie nationale. Cette approche, combinée à des mesures de soutien aux initiatives locales pourrait amorcer un redressement durable.

Une crise comme catalyseur du changement

Si la chute de l’ariary pèse lourdement sur les importations et le pouvoir d’achat des ménages, elle révèle aussi l’urgence d’une réforme économique profonde. Madagascar a les ressources pour renforcer son autonomie, à condition de repenser son modèle productif et d’investir dans son potentiel industriel. La crise actuelle, loin d’être une fatalité pourrait ainsi devenir le déclencheur d’une nouvelle dynamique de développement.

Hadjani ANDRIANARINIVO


Laisser un commentaire