Comores : Les femmes au cœur du développement social et familial — Entre héritage religieux et défis contemporains

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Alors que le mois de Mars dédié aux droits des femmes bat son plein, le Centre National de Documentation et de Recherche Scientifique (CNDRS) a organisé la deuxième édition des « Conférences du mois de Ramadwhani ». Pour cette fois, c’était autour du thème : « Rôle de la femme dans la société hier et aujourd’hui », qui a été animée par les enseignants-chercheurs de l’université Imam Chafiou, Dr Abdallah Abdoul Ali et Dr Rahma Hamdani, la rencontre a réuni des personnalités politiques, dont la ministre du genre Fatima Ahamada, ainsi que le chef de l’Etat, Azali Assoumani

Un regard historique – l’invisibilité à la valorisation

Dr Rahma Hamdani a tracé l’évolution du statut de la femme, rappelant l’époque préislamique où elle était « chosifiée » voire enterée vivante par peur de la honte sociale. Elle a souligné l’avènement de l’islam comme un tournant permettant à la femme une place noble et des droits fondamentaux, qu’ils soient familiaux ou professionnels.

La femme comorienne aujourd’hui – un pivot du foyer et actrice sociale

Aux Comores, la femme reste un pilier essentiel de la famille et de l’éducation. « La vie de l’homme tourne autour d’elle », a affirmé Dr Hamdani, reconnaissant leur rôle dans la transmission des valeurs. Toutefois, elle a exprimé son chagrin face à l’augmentation de la vulnérabilité des unions conjugales en affirmant qu’un mariage qui perdure pendant trois ans relève d’un miracle.

Dr Abdallah Adboul Ali a, quant à lui, rappelé que la femme a toujours eu sa place dans les sphères politique et sociale en citant les épouses du prophète Mohamed comme modèles de conseillères avisées. Il a souligné l’importance pour les femmes de conserver leur dignité et de ne pas se « chosifier », insistant sur la valeur du respect des préceptes religieux.

Vers un équilibre entre tradition et modernité

Malgré les libertés dont elles bénéficient, surtout sur le plan des biens familiaux, les femmes comoriennes sont confrontées à des changements sociaux qui fragilisent les repères traditionnels. Toutefois, la ministre Fatima Ahamada a mis en avant les avancées réalisées : « Désormais, la voix des femmes compte. Nous sommes présentes aux côtés des hommes, sans contrainte. »

Dr Hamdani a proposé de renforcer l’éducation des enfants et la transmission des valeurs familiales comme leviers pour stabiliser la société. Le chef de l’État a conclu en rappelant la résilience des femmes : « Elles sont très fortes, ne serait-ce que par leur capacité à donner la vie. ». Ainsi, la conférence a montré un enjeu clé de trouver un équilibre subtil entre les racines culturelles et les aspirations modernes pour permettre aux femmes comoriennes de s’épanouir pleinement, au bénéfice de toute la société.

Hadjani ANDRIANARINIVO


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