Madagascar : Vers un Accord de Partenariat Économique (APE) renforcé avec l’Union européenne

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Madagascar et l’Union européenne poursuivent les négociations pour approfondir l’Accord de partenariat économique (APE) qui régit leurs échanges commerciaux. L’enjeu ? Élargir cet accord intérimaire à d’autres pays de la région – les Comores, Maurice, les Seychelles et le Zimbabwe – et renforcer l’intégration des économies insulaires dans le marché européen.

Un accord en pleine négociation

L’APE intérimaire permet actuellement à Madagascar d’exporter vers l’Europe sans droits de douane, un avantage considérable pour des secteurs clés comme le textile et l’agroalimentaire. Mais les discussions en cours visent à instaurer un cadre plus vaste et plus structuré, favorisant une meilleure harmonisation commerciale entre l’Afrique australe et l’UE.

« Nous avançons dans un esprit de coopération », a déclaré Roland Kobia, représentant de l’UE à Madagascar, précisant que l’APE modernisé pourrait devenir le premier accord de libre-échange complet en Afrique subsaharienne. Il s’agirait d’une avancée majeure pour la région, offrant aux entreprises locales une opportunité unique de renforcer leur présence sur le marché européen.

Des opportunités… mais aussi des défis

Cet accord pourrait dynamiser les exportations et ouvrir de nouvelles perspectives pour les entreprises malgaches et régionales, notamment dans les filières agricoles et textiles. Toutefois, il s’accompagne de défis majeurs :

• Normes européennes strictes : Les entreprises devront s’adapter aux standards européens, ce qui peut représenter un obstacle pour les PME locales, souvent limitées en moyens techniques et financiers.

• Concurrence accrue : L’ouverture du marché régional aux entreprises des pays signataires pourrait redistribuer les cartes et pousser les acteurs économiques à une montée en gamme pour rester compétitifs.

• Besoin d’accompagnement : Pour maximiser les retombées positives de l’APE, des politiques de soutien devront être mises en place afin d’aider les entreprises à se conformer aux nouvelles exigences.

Les prochaines étapes

Les discussions se poursuivront à Bruxelles ce mois-ci, avec l’objectif de finaliser l’accord d’ici fin 2025. Si l’optimisme est de mise du côté européen, plusieurs points sensibles restent à négocier, notamment les modalités d’application spécifiques à chaque pays.

Si cet APE renforcé tient ses promesses, il pourrait non seulement stimuler les échanges commerciaux, mais aussi accélérer l’intégration économique de l’océan Indien sur la scène internationale. Les prochains mois seront décisifs pour déterminer si cet accord peut réellement répondre aux attentes des économies insulaires et leur offrir un levier de croissance durable.

Hadjani ANDRIANARINIVO


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