
La fermeture de la session extraordinaire de l’Assemblée de l’Union des Comores, samedi dernier a été marquée par une déclaration forte de son président, Moustadroine Abdou, dénonçant le projet d’implantation d’une base navale française sur l’île de Mayotte. Une prise de position qui fait partie de la continuité du bras de fer diplomatique entre Moroni et Paris sur le statut de l’île, revendiquée par les Comores depuis son indépendance en 1975.
Un rejet catégorique
Moustadroine Abdou a fermement exprimé la désapprobation de la représentation nationale face à ce projet qu’il qualifie de « forfaiture », insistant sur le respect du droit international. « Nous joignons notre voix à celle du gouvernement pour condamner cette initiative contraire à notre souveraineté », a-t-il déclaré devant les députés et les membres de l’exécutif. L’Assemblée appelle ainsi la France à « cesser d’ignorer notre différend » et à privilégier « un dialogue sincère » sur la question mahoraise.
Un enjeu géopolitique brûlant
L’annonce de ce projet intervient dans une situation où la France renforce sa présence militaire dans l’Indo-Pacifique, surtout à travers ses bases à La Réunion et à Djibouti. Une base navale à Mayotte viendrait ainsi consolider sa stratégie de contrôle maritime, mais pour les Comores, cela constituerait une provocation de plus dans un différend territorial vieux de plusieurs décennies.
Le président de l’Assemblée n’a pas manqué d’élargir son discours aux enjeux internationaux, condamnant fermement les bombardements israéliens en Palestine et réaffirmant la solidarité des Comores envers Gaza.
Alors que la 10ᵉ législature touche à sa fin, cette session a une nouvelle fois rappelé que la question de Mayotte reste au cœur des préoccupations nationales. Reste à savoir si cette déclaration suffira à faire bouger les lignes face à une France qui jusqu’ici, maintient son cap sans concession.
Hadjani ANDRIANARINIVO


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