Le V^ème Sommet de la Commission de l’océan Indien (COI) prévu à Antananarivo le 24 Avril sera autour de la souveraineté alimentaire. Face à des conditions climatiques incertaines et à des tensions sur le plan géopolitique, les îles de la région cherchent à réduire leur dépendance aux importations alimentaires et à développer un système plus résistant.

Un espace commun agricole

La création d’un espace agricole commun pour les membres de la COI sera le sujet principal des discussions. Sous la direction du secrétaire général de l’organisation, Edgard RAZAFINDRAVAHY, cette initiative vise à structurer la production et les échanges alimentaires dans la région. On propose trois orientations stratégiques : établir des zones agricoles sûres, harmoniser les normes sanitaires et favoriser la libre circulation des acteurs économiques du secteur.

Une dépendance alimentaire à haut risque

L’importation nécessaire des îles représente une vulnérabilité structurelle aggravée par les crises mondiales. Les tensions en mers Rouge, la guerre en Ukraine et l’augmentation des coûts logistiques impactent directement l’approvisionnement. Certaines îles vont jusqu’à importer des légumes en Amériques du Sud, une incohérence économique et écologique qui soulève la question d’une production plus locale et adaptée aux besoins régionaux.

Le climat – un défi supplémentaire

Le changement climatique aggrave également la situation. Les cyclones à Madagascar, La Réunion ont détruit de nombreuses cultures tandis que la sécheresse pèse sur l’agriculture. Face à ces défis, la mutualisation des compétences et des ressources semble indispensable.

C’est pour cela que l’espace commun agricole pourrait représenter une solution et être le premier pas vers une intégration économique plus forte dans l’océan Indien. La réponse des chefs d’Etat lors du Sommet du 24 avril sera déterminante.

Hadjani ANDRIANARINIVO