Qui paiera nos retraites demain ? C’est la question qui a réuni, cette semaine à Moroni, des experts internationaux, des responsables comoriens et des acteurs sociaux pour un atelier dédié à la réforme du système de retraite. Si les mots « actuaire », « liquidation » ou « soutenabilité financière » vous donnent mal à la tête, pas de panique : on vous explique pourquoi ce sujet vous concerne, même si vous n’avez pas encore 30 ans.

Un système à bout de souffle

La Caisse des retraites des Comores (CRC) est en difficulté. Moins de cotisants, plus de retraités, et des règles devenues inadaptées. Résultat : si rien ne change, l’argent manquera à moyen terme pour payer les pensions. C’est pourquoi l’Organisation internationale du travail (OIT) est venue prêter main-forte, avec des spécialistes venus de l’étranger pour évaluer la situation et proposer des solutions concrètes.

Les pistes sur la table

Parmi les recommandations : modifier la méthode de calcul des pensions, relever progressivement l’âge de départ à la retraite, augmenter légèrement les cotisations, et revaloriser les pensions pour suivre l’inflation. L’idée, c’est d’assurer un équilibre : que les retraités vivent dignement, sans mettre à genoux les finances du pays et sans faire peser tout le poids sur les jeunes générations.

Préparer l’avenir ensemble

Fatoumia MOUIGNI, directrice de la CRC, se veut rassurante : rien ne sera imposé sans concertation. L’État, les syndicats, les techniciens et la société civile seront associés aux décisions. Les études réalisées serviront de boussole pour avancer vers un système plus juste, plus solide, et plus adapté aux réalités comoriennes.

La retraite, ce n’est pas juste un droit pour ceux qui ont travaillé toute leur vie. C’est aussi une promesse : celle que chacun, jeune ou moins jeune, pourra compter sur une sécurité de base quand il sera vieux.

La retraite, c’est aussi votre affaire. Mieux vaut un système réformé aujourd’hui qu’un système en faillite demain. Et ce sont les jeunes qui, demain, récolteront les fruits ou les conséquences des choix faits aujourd’hui.

Hadjani ANDRIANARINIVO