
Face au projet de loi-programme du Gouvernement, les élus mahorais, les syndicats et la société civile montent au créneau pour exiger l’égalité réelle. Les revendications fusent.
Un avis consultatif mais un message fort
Jeudi 10 Avril, el Conseil Départemental de Mayotte a rendu son avis sur le projet de loi-programme présenté par Manuel VALLS en mars dernier. En apparence, ce n’est qu’un avis, sans pouvoir de blocage. Mais en réalité, c’est un véritable cri du cœur. Devant l’hémicycle, syndicats, femmes leaders et le collectif des citoyens de Mayotte 2018 ont exprimé leurs frustrations, espérances et colères. L’alignement des droits sociaux, promis depuis des années, reste encore un mirage.
La convergence sociale encore reportée
Au centre des débats : le retard dans l’application du droit commun. Prévu pour 2025 dans le document « Mayotte 2025 » signé par Valls lui-même en 2015, l’alignement du RSA, du SMIC ou des retraites est désormais repoussé à 2031, voire 2039 pour certains points. Pour les syndicats, les Mahorais sont traités comme des citoyens de seconde zone.
Ben Issa Ousséni, président du Conseil départemental, défend l’idée d’un alignement dès 2026. Il rappelle que les caisses sociales de Mayotte sont excédentaires, et que l’État pourrait utiliser cet argent pour financer la justice sociale.
Une piste longue, pas de divisions !
Autre sujet brûlant : la fameuse « piste longue » pour rompre l’isolement de l’île. Pamandzi ou Bouyouni ? Les débats enflamment la population. Le président Ousséni tente d’apaiser les tensions : « L’essentiel, c’est qu’on ait cette piste, peu importe le lieu ». Le collectif Mayotte 2018, lui, défend avec ferveur l’extension de l’actuelle piste à Pamandzi. Une séance extraordinaire est prévue le 17 avril pour trancher.
Titre de séjour : la fin d’un symbole d’exception ?
Les élus dénoncent aussi le maintien du titre de séjour uniquement valable à Mayotte, symbole d’un traitement migratoire à part. Pour eux, c’est un frein à l’égalité républicaine et une entrave à la liberté de circulation.
Paris, entends-nous !
« Ce n’est pas ici que les décisions se prennent, mais à Paris ! », rappelle Ousséni. Il appelle les parlementaires mahorais à porter haut les revendications du territoire. Mayotte veut sortir de l’exception pour entrer pleinement dans la République. Ni plus, ni moins.
Hadjani ANDRIANARINIVO


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