Tous les jours, des tonnes de produits venus d’ailleurs inondent les marchés de la Grande île, parfois à des prix imbattables. Mais derrière ces soi-disant bonnes affaires se cache souvent une réalité moins reluisante : des entreprises locales qui peinent à suivre, des emplois qui disparaissent et des savoir-faire qui s’éteignent. Pour tenter de rééquilibrer la balance, une institution peu connue monte au front : l’Autorité nationale chargée des mesures correctives commerciales (ANMCC).

Des outils de défense

L’ANMCC bras armé de l’État malgache dans cette bataille économique, ne cherche pas à fermer les frontières. Elle veut plutôt défendre les filières locales quand la concurrence devient franchement déloyale. Elle dispose pour cela de trois « boucliers » juridiques : celle de la mesure de sauvegarde, quand les importations explosent soudainement. La mesure anti-dumping, quand un produit est vendu moins cher qu’il ne vaut vraiment et la mesure anti-subventions, contre les aides publiques étrangères injustes.

Une fois déclenchée, une enquête est menée. Si les preuves sont là, des taxes spéciales sont appliquées à l’importation pour remettre les pendules à l’heure. Douze produits sont déjà sous surveillance et cela pourrait augmenter/

Les consommateurs au cœur du jeu

Mais cette lutte ne se mène pas seulement dans les bureaux. Du 16 au 18 mai 2025, une grande Journée des branches de production nationale se tiendra au stade Barea Mahamasina. L’objectif est de montrer que nos entreprises locales ont du talent. Les visiteurS y trouveront des produits « Made in Madagascar » vendus directement par les producteurs à prix d’usine. Une façon de dire qu’acheter localement, c’est investir dans notre avenir.

Défendre mais aussi transformer

Ces mesures de défense ne sont pas des solutions miracles. Elles offrent du répit, mais ne doivent pas servir d’excuse pour éviter les vrais défis : innover, mieux former, moderniser nos outils de production. C’est aussi un message fort pour la jeunesse : défendre la production locale, c’est aussi créer les emplois de demain.

Hadjani ANDRIANARINIVO