Océan Indien : Mission survie, eau secours ! Zéro goutte à l’horizon

Ce n’est plus une exception : dans l’océan Indien, la pénurie d’eau devient la norme. À Mayotte, les robinets se vident dès que la pluie tarde. À Madagascar, des villages entiers vivent au rythme des bornes-fontaines. Aux Comores, les réserves s’épuisent entre deux saisons. Même La Réunion, pourtant mieux équipée, connaît ses alertes sécheresse.

L’eau manque partout et ce n’est pas qu’un problème local. C’est une urgence partagée, sur fond de réchauffement climatique, de croissance démographique et d’infrastructures souvent dépassées.

210 millions d’euros pour Mayotte et les autres ?

Cette semaine, le gouvernement français a annoncé un investissement de 210 millions d’euros d’ici 2027. Les objectifs, ce sont d’avoir un barrage, une usine de dessalement, la réparation des canalisations et la lutte contre les fuites.

Mais cette réponse aussi massive soit-elle, reste isolée. Car ailleurs dans la zone, les besoins sont tout aussi criants, sans moyens comparables. L’île Maurice a ses propres défis. Madagascar croule sous nombreux urgences. Les Comores manquent de réseaux d’eau fiables.

Alors pourquoi ne pas penser solidaire ? Pourquoi ne pas créer un plan eau de l’océan Indien afin de mutualiser les expertises, les solutions et les financements ?

La nature – première alliée contre la sécheresse

Un autre point rassemble toutes ces îles : la biodiversité. Ce sont les forêts, les mangroves, les zones humides qui retiennent l’eau, filtrent la pollution, limitent les inondations. À Mayotte, des maisons ont été protégées du cyclone Chido grâce à la végétation. À Madagascar, les villages boisés sont plus résilients. Préserver l’environnement, ce n’est donc pas un luxe. C’est notre meilleure assurance-vie face à la soif.

Des solutions locales – une vision régionale

Heureusement, les bonnes idées ne manquent pas. À Madagascar, l’association Amif a équipé un village de 2 200 habitants avec des bornes-fontaines et des lavoirs. À La Réunion, l’Office de l’eau développe des partenariats avec ses voisins. Ce sont des briques d’un futur plus solidaire, qu’il faut maintenant relier.

L’eau n’a pas de frontières. Et les crises non plus. Face à la sécheresse, l’océan Indien a une carte à jouer : celle de l’union, du partage et de la résilience commune. Parce que la prochaine goutte d’eau pourrait bien venir d’une idée venue d’ailleurs… ou d’un voisin.

                                                                                                Hadjani ANDRIANARINIVO


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