
Dans la Grande île, surtout à Antananarivo, sa capitale, il est devenu presque normal de se réveiller dans le noir, de se préparer avec une lueur d’une bougie et courir au boulot sans avoir pu recharger son téléphone. Depuis plusieurs jours, les coupures d’électricités s’enchaînent dans la capitale. Les habitants en ont marre. Et les explications de la JIRAMA, la compagnie nationale d’électricité peinent à rassurer.
Vivre avec le stress du « courant qui coupe »
« Le courant revient et repars aussitôt ». Ce n’est plus seulement un inconfort, c’est une menace pour l’organisation quotidienne, la sécurité et même la santé. L’avenir énergétique du pays reste flou.
La JIRAMA a annoncé qu’elle est obligée de retirer jusqu’à 12 MW de la distribution pendant environ deux heures. Résultat : des délestages tournants, mais souvent imprévisibles. Pour une capitale, c’est un sérieux retour en arrière.
La pluie fait défaut, le système fait faillite
Le barrage hydroélectrique d’Andekaleka qui fournit un tiers de l’électricité du Réseau Interconnecté d’Antananarivo (RIA) manque cruellement d’eau. De plus que les pluies se font rares et les turbines tournent au ralenti. Une réalité qui montre à quel point notre système est vulnérable. Une seule ressource naturelle en baisse suffit à tout faire basculer.
Mais ce que révèle cette crise, c’est l’absence de solutions alternatives crédibles. Qu’en-est-il des investissements dans le solaire ? ou la maintenance des centrales existantes ? La population paie le prix d’un système à bout de souffle.
Les jeunes paient l’addition
Ces coupures touchent de plein fouet les jeunes actifs, les étudiants, les PME. Elles sapent la productivité, freinent l’apprentissage et fragilisent encore un peu plus la confiance dans les institutions. Sans compter l’impact psychologique de cette incertitude quotidienne.
Le pays aspire au développement, mais peut-on vraiment avancer dans le noir ?
Hadjani ANDRIANARINIVO


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