Comores : taxés jusqu’à l’os – marchés en feu – trop d’impôts, trop d’étrangers

Les petits commerçants craquent

Une injustice fiscale

L’ambiance est électrique sur les marchés comoriens. Le 15 avril, au centre Awladi-Alkomori, les petits commerçants ont exprimé leur mécontentement avec force. Leur cri de cœur ? Une augmentation brutale de l’impôt qui est désormais fixé à 200.000 francs comoriens. Un montant considéré comme impossible à assumer dans le contexte économique présent. De plus que la plupart des petits vendeurs luttent déjà pour survivre.

L’ANPI assure – égalité pour tous mais avec des règles

Face à cette vague de colère, l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANPI) a décidé de sortir du silence. Sa directrice général, Nadjati SOIDIKI rappelle que la loi garantit deux choses : la liberté d’investir et l’égalité de traitement entre comoriens et étrangers.

Mais elle précise aussi que de secteurs stratégiques, comme les télécoms ou les hydrocarbures sont réservés en partie aux comoriens avec des quotas obligatoires dans l’actionnariat. Pas de passe-droit donc mais un cadre réglementaire qui tente de concilier ouverture et protection.

Des conditions mais des tensions

Le second point de tension vient de la présence croissante de commerçants étrangers perçue comme une menace directe. Nombreux vendeurs locaux se sentent menacées. L’ANPI répond là aussi : tout étranger qui veut ouvrir boutique aux Comores doit obtenir un statut de résident et respecter la législation sur le séjour. Si ce n’est pas le cas ou si l’ordre public est menacé, le ministère de l’Intérieur peut agir.

Une colère qui gronde – un modèle à rééquilibrer

Pour l’instant, les tensions montent. Les commerçants locaux demandent une révision urgente de la fiscalité mais aussi une régulation plus claire de la concurrence étrangère. Entre attractivité économique et justice sociale, l’Etat comorien est face à un choix délicat.  Ce qui est sûr, c’est que les petits commerçants ne veulent plus être les grands oubliés du système. Et leur message est clair en voulant exister, et non juste résister.

Hadjani ANDRIANARINIVO


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