Mayotte claque la porte des inégalités et veut jouer dans la cour des grands

Une égalité encore en attente

À Mayotte, la promesse d’égalité avec l’Hexagone ressemble encore à un mirage. Le 17 avril dernier, dans un avis rendu à la demande du gouvernement, le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) a tiré la sonnette d’alarme : il est urgent de respecter le principe d’égalité républicaine pour les Mahorais et de le rendre enfin réel sans attendre 2031. Minimas sociaux, salaires, droits des citoyens : tout doit converger vers ceux de la métropole et vite.

Le CESE plaide pour un nouveau recensement démographique qui est essentiel pour mesurer des politiques publiques adaptées à une population en pleine explosion. En même temps, il réclame la fin du fameux titre de séjour « spécial Mayotte », vestige d’une gestion à part qui alimente l’isolement de l’île au lieu de la protéger.

Urgences sociales et environnementales

Mais l’égalité ne se limite pas aux textes de loi. Le CESE rappelle que Mayotte fait face à des défis énormes comme le manque d’eau potable, habitat insalubre, risques climatiques grandissants. Il recommande des investissements massifs dans la distribution d’eau, l’assainissement et la protection du littoral avant que la montée des eaux ne rende certaines zones inhabitables.

Mais encore, il appelle à relancer l’agriculture locale en assouplissant temporairement les importations alimentaires régionales afin d’éviter de nouvelles pénuries comme après les cyclones récents. Pour l’électricité aussi, il préconise une reprise en main par (Electricité de France) EDF et un vrai coup d’accélérateur sur les énergies renouvelables.

L’écart entre discours et réalités

Alors que Paris pousse pour intégrer Mayotte pleinement dans la Commission de l’océan Indien, l’absence de gestes forts pour l’égalité fait tache. Comment défendre Mayotte sur la scène internationale si, sur le terrain elle reste un département « à part » ? Malgré les interventions musclées d’Emmanuel Macron au sommet de la COI, aucun consensus n’a été trouvé surtout face au blocage des Comores.

Le CESE a beau n’avoir qu’une voix consultative, il envoie un signal clair : Mayotte a besoin d’actes, pas seulement de promesses. Reste à savoir si le gouvernement et le Parlement sauront cette fois entendre cet appel.

                                                                                                Hadjani ANDRIANARINIVO

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