Entre Washington et Moroni, les Comores tentent de convaincre partenaires et bailleurs qu’elles tiennent le cap des réformes.

Les Comores sont en pleine opération séduction sur la scène économique mondiale. Alors qu’une mission du Fonds monétaire international (FMI) est attendue début mai à Moroni, le pays tente de prouver qu’il est prêt à gérer son économie de manière plus efficace et transparente. C’est la quatrième mission du programme triennal signé avec le FMI, appelé Facilité élargie de crédit (FEC), qui aide les pays à stabiliser leurs finances tout en investissant dans le développement.

Pourquoi cette mission est-elle importante ?

Elle permettra de mesurer si les Comores respectent les engagements pris : mieux organiser leurs finances publiques, augmenter leurs recettes, maîtriser leurs dépenses et moderniser leur administration.

Si la copie est validée, le pays pourra recevoir non seulement de nouveaux financements, mais aussi renforcer sa crédibilité auprès d’autres partenaires comme la Banque mondiale.

Washington : un tremplin pour les grands projets

Lors des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale à Washington, le ministre des Finances, Ibrahim Mohamed Abdourazak, a rencontré plusieurs institutions pour présenter les réformes en cours et le Plan Comores Émergent (PCE). L’objectif : décrocher des financements pour des projets essentiels, notamment dans les domaines de l’énergie, des infrastructures et du climat. Il a été clairement établi que les Comores avancent, mais qu’elles ont besoin de soutien pour aller plus loin.

Jeux des îles 2027 : un défi à 120 millions d’euros

Parmi les priorités du gouvernement figure l’organisation des premiers Jeux des îles de l’océan Indien sur le sol comorien, en 2027. Une aventure dont le coût est estimé à environ 120 millions d’euros, soit 60 milliards de francs comoriens. La bonne nouvelle : la Banque mondiale, via sa branche privée (SFI), s’est montrée intéressée à accompagner le projet.

Des partenaires au rendez-vous

Les échanges ont également permis de renforcer les liens bilatéraux : la France a confirmé une aide budgétaire pour 2025 et l’Arabie saoudite s’est engagée à financer plusieurs projets.

Autre avancée stratégique : un partenariat avec une organisation africaine spécialisée dans la négociation juridique permettra aux Comores de mieux défendre leurs intérêts face aux grandes entreprises internationales.

Les Comores ne cherchent pas seulement des financements ; elles veulent aussi démontrer qu’elles sont capables de piloter leurs projets, d’attirer les investisseurs et d’organiser un événement régional d’envergure.

Mais pour y parvenir, chaque mission, comme celle du FMI en mai, est un véritable examen de passage. Si la note est bonne, la confiance grandit — et les portes s’ouvrent.

Hadjani ANDRIANARINIVO