Et si votre prochain job vous attendait… de l’autre côté de l’océan ? L’île Maurice ouvre ses portes à la jeunesse malgache avec plus de 800 emplois à pourvoir dans des secteurs porteurs : tourisme, hôtellerie, santé, bâtiment ou encore logistique. Et pour les décrocher, pas besoin d’aller loin : une grande foire à l’emploi se tiendra à Antananarivo les 23 et 24 mai prochains.

Objectif : connecter les îles par l’emploi

Baptisé IO Link JobFair 2025, cet événement régional vise à favoriser la mobilité professionnelle entre les îles de l’océan Indien, à défaut d’une libre circulation officielle. L’île Maurice, en pleine reprise touristique après le Covid, a un besoin urgent de main-d’œuvre. Pour répondre à cette pénurie, des entreprises mauriciennes dont des géants comme le Hilton Mauritius Resort & Spa viendront recruter directement dans la Grande Île.

Miary, 23 ans, diplômée en tourisme, espère décrocher un contrat au Hilton. Mais elle a peur de tomber sur un faux recruteur.

Selon Daniel Saramandif, consultant à l’origine du projet, Madagascar est une “source de talents” capable de répondre aux exigences du marché mauricien. Ils ont clairement vu que les jeunes bien formés, motivés et mobiles ont une carte à jouer.

Protéger avant d’exporter – un encadrement renforcé

Mais attention : partir à l’étranger pour travailler ne veut pas dire accepter n’importe quoi. Conscientes des dérives passées, les autorités malgaches ont durci les conditions de sélection des offres. En 2022, plusieurs jeunes travailleurs malgaches ont dû être rapatriés en urgence après avoir été logés à 14 dans une chambre, sans contrat formel. Toute proposition avec un salaire inférieur à 30 000 roupies mauriciennes (environ 30 000 Ariary x 5) est passée au crible. L’objectif est d’éviter les abus, les arnaques et garantir des conditions de travail dignes.

L’ambassade de Madagascar à Maurice joue un rôle clé : elle vérifie les contrats, accompagne les travailleurs et sert de relais en cas de problème.

Une chance à saisir, mais les yeux ouverts

Cette campagne de recrutement n’est pas seulement une réponse aux besoins de Maurice. C’est aussi un signal fort pour une région qui cherche à renforcer ses liens humains et économiques, en valorisant la jeunesse locale.

Partir, c’est une chance. Mais personne ne devrait le faire les yeux fermés

Hadjani ANDRIANARINIVO