Les Comores et l’Egypte ravivent la flamme – une vieille amitié qui se muscle au présent

Au Caire, Azali cherche des alliés solides pour l’avenir

À 5 000 km de Moroni, sous les dorures du palais présidentiel du Caire, le président Azali Assoumani n’est pas venu faire du tourisme. Il est venu sceller une relance politique : celle des relations Comores-Égypte. Une vieille alliance avec 50 ans de coopération mais que le chef de l’État veut remettre au goût du jour. « Unir nos efforts », dit-il. Pour peser plus fort dans un monde qui ne nous attend pas.

Des signatures qui veulent dire quelque chose

Dans la chaleur protocolaire, trois documents clés ont été signés :

  • Un accord de coopération générale,
  • Un accord d’exemption de visas
  • Un mémorandum politique pour des échanges réguliers

Mais au-delà des tampons et des paraphes, c’est un message qu’Azali envoie : les Comores regardent vers le Sud, vers l’Afrique, vers des pays frères. Et l’Égypte, ce géant arabe et africain peut offrir bien plus qu’un appui diplomatique. Elle peut être un pont vers des opportunités économiques, éducatives et sécuritaires.

Une mémoire commune, des défis partagés

Azali n’a pas oublié : c’est à l’université d’Al-Azhar, au Caire, que le troisième Mufti des Comores a été formé. Ce détail n’est pas un hasard. Il rappelle que les racines de l’élite religieuse comorienne puisent en terre égyptienne. Et aujourd’hui encore, dans un monde fracturé, cette histoire partagée peut servir de levier.

Les deux présidents, Azali et Al-Sissi ont aussi parlé sécurité : circulation des personnes, flux commerciaux, lutte contre les trafics et la criminalité transnationale. Parce qu’avoir des frontières ouvertes, oui, mais pas les yeux fermés.

Un Sud qui se réveille… ensemble ?

Ce voyage en Égypte n’est pas juste un déplacement. C’est un signe. Celui d’un archipel qui ne veut plus être au bord de la carte. Qui veut bâtir des partenariats utiles, concrets, dans un monde où les petites nations doivent jouer grouper. Azali a invité Al-Sissi à venir aux Comores. Pour que l’histoire se poursuive aussi sur nos terres.

Une diplomatie incarnée, tournée vers le Sud, enracinée dans l’histoire mais avec les yeux fixés sur demain. C’est peut-être ça, le vrai changement.
Hadjani ANDRIANARINIVO

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