
C’est dans une salle modeste, au cœur d’Antsirabe, qu’une centaine de professionnels de santé ont appris à faire face à l’impensable : une épidémie de peste, une flambée de rougeole, une alerte COVID. Pas en théorie. En vrai. Sur le terrain.
Ici, du 28 avril au 3 mai, médecins, infirmiers, agents communautaires ont été formés à gérer des urgences sanitaires. Pas de bureaucratie, mais du concret : comment isoler un cas suspect, qui appeler, comment coordonner les secours. Un savoir vital dans une ville souvent frappée par la peste pulmonaire.
Des centres d’alerte décentralisés, enfin
Jusqu’à récemment, les décisions cruciales se prenaient au COUSP (Centre d’Opérations d’Urgence de Santé Publique) à Antananarivo. Trop loin, trop lent. Aujourd’hui, ce système se décentralise : chaque région commence à prendre les rênes de sa propre sécurité sanitaire.
À Mahajanga, Toamasina, Antsiranana, Nosy Be, et maintenant Antsirabe, des équipes locales sont formées pour réagir plus vite, plus fort. Une réponse née d’une réalité : les premières heures font toute la différence quand une maladie frappe.
« Pendant la COVID, on a vu qu’attendre les renforts, c’est perdre du temps. Maintenant, on a nos propres outils, nos propres réflexes. »
– Tovo, infirmier à Mahajanga
Pourquoi ça compte pour nous tous ?
Parce que ce n’est pas qu’un problème de médecins ou de chiffres. C’est notre quotidien. Nos familles. Nos marchés, nos écoles, nos voyages. Quand un virus arrive par bateau à Toamasina ou par avion à Nosy Be, il ne s’arrête pas à la douane. Il se faufile dans les ruelles, dans les bus, dans les foyers.
Et c’est pour ça qu’on forme, qu’on anticipe, qu’on prépare. Pas dans les bureaux, mais sur le terrain, avec ceux qui vivent ici, respirent ici, soignent ici.
Une santé publique entre nos mains
Ce nouveau chapitre sanitaire est encore fragile, mais il marque un tournant : la santé publique se pense désormais depuis les régions, avec les régions. Plus proche, plus humaine, plus réactive.
Et surtout, elle repose sur des visages. Tous ces soignants qui, loin des projecteurs, se battent pour que demain, une épidémie ne soit pas une tragédie. Mais une urgence qu’on sait contenir.


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