Le soleil pour les jeunes : et si l’électricité devenait enfin un droit réel à Madagascar ?

Dans le sud de Madagascar, quand la nuit tombe, les rêves s’éteignent avec les lampes à pétrole. À Dubaï, au même moment, le président Andry Rajoelina annonce un projet de 150 mégawatts d’énergie solaire avec le géant émirati Masdar. Et si cette lumière promise traversait enfin les frontières des discours pour atteindre les foyers, les écoles, les esprits ?

Pas d’électricité, pas d’avenir. Et les jeunes dans tout ça ?

Sans courant, pas de lumière pour réviser. Pas de connexion pour apprendre. Pas de machines pour produire. Dans beaucoup de zones rurales malgaches, l’électricité reste un luxe inaccessible. Plus qu’un confort, c’est une condition de survie.

Ce partenariat avec Masdar pourrait changer la donne. 150 mégawatts, c’est suffisant pour alimenter des centaines de villages. Mais encore faut-il que cette électricité nourrisse les écoles avant les hôtels, les zones rurales avant les bureaux climatisés.

Masdar, un mastodonte et une promesse

Le groupe public émirati Masdar n’est pas un petit joueur. Présent dans plus de 40 pays, il a l’habitude de travailler vite et grand. L’État malgache lui fait la cour depuis des années. Cette fois, le partenariat est signé. Mais aucun calendrier précis n’a été annoncé. Aucune carte des futures implantations. À la jeunesse de Madagascar, on demande encore d’attendre.

Investir dans les gens, pas que dans les chiffres

Ce forum de Dubaï est un appel lancé aux investisseurs émiratis. Après Emirates, c’est Masdar qui dit oui. D’autres secteurs sont sur la table : agriculture, tourisme, mines, nouvelles technologies. Mais si la lumière n’arrive pas jusqu’aux jeunes, à quoi bon tous ces chiffres ? « Madagascar est prêt », a déclaré le président. Mais les jeunes, eux, sont-ils écoutés ?

Ce qu’on attend, ce n’est pas le soleil. C’est la volonté de le partager.

L’énergie solaire ne doit pas rester une affaire de grands forums et de déclarations solennelles. Elle doit être la bougie d’une écolière, l’ampoule d’un atelier, le frigo d’un dispensaire. La jeunesse de Madagascar n’a pas besoin de promesses exportées. Elle a besoin de courant. Maintenant. Parce que sans lumière, on n’écrit pas l’avenir.

Hadjani ANDRIANARINIVO

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