
Ils sont arrivés comme n’importe quel touriste. Ils sont repartis menottés. Huit passagers venus de Dubaï, tous étrangers, ont été arrêtés ce jeudi 29 mai à l’aéroport de Plaisance, leurs valises bourrées de cannabis. Un neuvième, sans drogue sur lui est aussi sous les verrous. Bilan : 210 kilos saisis, valeur estimée à 253 millions de roupies. Mais ce coup de filet exceptionnel cache une réalité plus vaste. Et inquiétante.
Un nouveau couloir de la drogue dans l’océan Indien ?
Depuis quelques années, Maurice, comme d’autres îles voisines, n’est plus seulement une destination touristique. Elle devient une étape stratégique dans le grand circuit de la drogue. Afrique de l’Est, Comores, Madagascar, Seychelles, Réunion… Toutes ces îles sont aujourd’hui concernées par un trafic qui change de visage.
Ce vol EK703 en provenance de Dubaï pourrait bien confirmer ce que les enquêteurs redoutaient : l’émergence d’une nouvelle route aérienne, qui utiliserait nos aéroports comme relais.
Des profils étrangers mais un enjeu local
Les huit personnes interpellées viennent du Royaume-Uni, du Portugal, d’Amérique latine. Une toile bien tissée. Pour les enquêteurs, ce n’est pas un hasard si tous ces profils sont arrivés ensemble, avec la même cargaison, mais chacun transportant sa part. C’est un mode opératoire classique des cartels internationaux, qui cherchent à diluer les risques.
Mais derrière ces visages venus d’ailleurs, c’est nous que ça concerne. Car la drogue, une fois passée, elle ne repart pas. Elle circule ici, elle détruit ici. Dans les cités, dans les écoles, dans les familles.
Ce que ça dit de nous
Cette saisie massive n’est pas seulement une victoire des douanes et de la police. C’est le signal d’alarme d’un système qui tente de s’implanter. Ce n’est pas qu’une affaire mauricienne : c’est une affaire régionale. Et dans l’océan Indien, nous devons refuser d’être la plateforme silencieuse des trafiquants.
Et maintenant ?
Les enquêtes continuent. Les huit passeurs seront interrogés. Le neuvième aussi. Ce qu’on veut savoir : pour qui travaillaient-ils ? Qui les attendait ici ? Et surtout, combien de convois sont déjà passés sans se faire attraper ?
Derrière les chiffres, des vies
210 kilos, ce ne sont pas que des chiffres. Ce sont des doses, des quartiers, des jeunes, des familles brisées. Alors oui, cette arrestation est un coup de frein. Mais ce n’est pas la fin. Car le trafic continue de tester nos frontières. Et chaque fois qu’il réussit, c’est ici qu’il laisse des traces.


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