C’est quoi cette obsession pour les « red flags » ?

Tu peux pas juste dire “je suis Capricorne” et te barrer après avoir ghosté la meuf. Mais en 2025, si. Parce qu’on ne rencontre plus des gens, on évalue des profils. Et à la moindre micro-alerte : red flag, au suivant.

Bienvenue dans l’ère du dating checklisté. Une époque où aimer, c’est surtout surveiller.

Des relations à la carte (de bingo)

#RedFlag. #GreenFlag. #ToxicCrush. TikTok regorge de vidéos qui classent les comportements amoureux : « Il répond pas en moins de 5 minutes ? », « Elle a jamais supprimé Tinder ? », « Il lit des romans de développement perso ?». Le langage des relations est devenu une sorte de code couleur émotionnel. Comme si l’amour était une partie de Mario Kart : faut esquiver les carapaces et ramasser les bonus. On scrolle, on rigole, mais surtout… on trie. Tout le monde devient suspect par défaut.

Une génération d’analystes sentimentaux

Ce réflexe de scanner les autres comme des fichiers, il ne sort pas de nulle part. On a grandi entre les applis de rencontre, les psy TikTok, les threads sur le gaslighting, et les témoignages de survie relationnelle.
On a appris à poser des mots sur des violences réelles, et c’est salutaire. Le problème ? On a continué à les appliquer à tout.

Aujourd’hui, si ton crush oublie ton anniversaire, c’est pas qu’il a eu une semaine chargée. C’est un narcissique manipulateur non empathique. Résultat : on psychologise tout. Mais on comprend de moins en moins ce qu’on ressent vraiment.

L’amour, sans risques (ou presque)

On cherche l’amour, bien sûr. Mais version sans bugs, sans frayeurs, sans efforts.
Et surtout sans mauvaise surprise. Du coup, dès qu’un détail cloche, on coupe court : « je veux pas perdre mon temps », « je mérite mieux », « je me protège ». Ce qui est vrai. Mais à force de tout anticiper, on finit par tout RATER.

On veut une relation « safe », mais on veut aussi du frisson. On veut du lien, mais sans faille. On veut du contrôle, mais pas d’ennui. Bonne chance.

Est-ce que c’est grave, docteur ?

Pas forcément. On a juste appris à se défendre très tôt dans un monde qui ne nous a pas toujours protégés. Mais peut-être qu’à force de chasser les red flags, on oublie une vérité basique : AUCUN HUMAIN N’EST SANS BUG. Et que parfois, le vrai travail, c’est pas de fuir au premier signal rouge… c’est d’apprendre à en parler.

Hadjani ANDRIANARINIVO

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