Comores : Entreprises locales et Etat – une promesse de vrai dialogue dans l’archipel ?

« On ne veut plus quémander, on veut participer » ;  « Trop souvent, on nous invite après que tout est déjà décidé », c’est parfois ce qu’on entend dans les petites entreprises. Cependant, ce samedi 31 mai, ils ont enfin eu l’impression d’être entendu.

Dans une salle sombre mais tendue du ministère de l’Economie, des voix ont résonné. Celles de patrons de PME, de techniciens publics, de responsables de l’administration. L’objectif était de valider le rapport final du Dialogue Public-Privé (DPP), tenu en décembre dernier, mais surtout ; enfin faire bouger les lignes.

Le ministre de l’Economie, Moustoifa Hassani Mohamed explique que chaque recommandation doit venir une action réelle. Et pour y arriver, une feuille de route précise, avec des noms, des dates, des résultats attendus.

Une économie construite à deux

Ce forum n’est pas qu’un énième rendez-vous technocratique. Pour beaucoup d’acteurs du privé, c’est une bataille pour l’égalité des chances. « On veut que nos entreprises locales aient accès aux marchés publics, pas que tout parte à l’étranger », martèle une entrepreneuse. 

Parmi les mesures évoquées : intégrer les besoins du privé dans le budget national, faciliter l’accès aux appels d’offres pour les petites structures, et surtout institutionnaliser le dialogue via un secrétariat technique permanent (STP), chargé du suivi régulier des engagements.

Le Plan Comores Émergent : espoir ou vitrine ?

Le secrétaire général du ministère, Dhoihirdine Ahamada Bacar, y voit un tournant : « Ce rapport n’est pas qu’un bout de papier. Il s’inscrit dans le Plan Comores Émergent. Si on suit cette voie, l’économie comorienne peut enfin décoller. » Mais sur le terrain, les attentes sont grandes. Et la méfiance, encore présente. « On en a vu passer, des forums. Ce qu’on veut maintenant, c’est que les promesses deviennent des chantiers », glisse un entrepreneur.

« Si les petits patrons ne sont pas dans la boucle, on n’aura jamais une économie comorienne forte. On ne demande pas des faveurs. On demande une place juste. »

Hadjani ANDRIANARINIVO

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