Maurice : Export en crise – la nouvelle patronne de la MEXA veut remettre l’humain et les jeunes au cœur du redémarrage

« Repenser l’industrie, c’est aussi parler d’avenir aux jeunes »

L’industrie mauricienne tousse. Les exportations piétinent. Et les jeunes boudent les usines. Mais pour Heba Capdevila, fraîchement élue à la tête de la Mauritius Export Association (MEXA), il est encore temps d’agir. Son plan ? Rallumer la flamme d’un secteur à bout de souffle ; non pas en tirant sur la corde, mais en misant sur les cerveaux, les mains, et surtout l’envie de construire un avenir ici.

« Les jeunes ont une autre vision du travail. Si on veut les embarquer, il faut que l’industrie leur parle. Et pour ça, il faut la transformer. »

Dans un contexte mondial flou avec les menaces de Donald Trump sur les droits de douane et l’AGOA en suspens le secteur exportateur retient son souffle à la veille du Budget 2025 – 2026. Mais Heba Capdevila choisit un autre terrain : celui de l’humain. De la jeunesse. Et de la technologie comme passerelle entre les deux.

« L’IA, oui… mais pas sans les gens »

Depuis novembre, la MEXA a renforcé ses liens avec le gouvernement pour défendre l’industrie locale sur la scène internationale. Mais Capdevila va plus loin : elle appelle à un tournant industriel, non seulement pour être plus compétitifs, mais aussi pour créer un environnement qui donne envie aux jeunes de rester, de s’impliquer, de rêver. « On parle beaucoup de machines, d’IA, d’automatisation. Mais ce qui compte, c’est ce qu’on en fait, ensemble. L’humain est au cœur de tout. »

Selon elle, l’industrie doit se dépoussiérer : adopter la tech, oui, mais sans écraser les gens. Il faut créer des espaces où les jeunes voient un futur, pas juste une chaîne de production.

Une décennie de recul – un avenir à bâtir

Les chiffres sont là : Maurice a perdu du terrain. Des usines ont fermé, les exportations ont chuté et le secteur peine à attirer les talents. Capdevila en est consciente. Mais pour elle, le moment est venu de refonder le modèle, pas de le rafistoler.

Une relance avec les gens d’ici

On le sait : derrière chaque usine, chaque exportation, il y a des vies. Heba Capdevila ne parle pas depuis une tour d’ivoire. Elle tend la main. Elle appelle à une relance qui ne laisse personne de côté. Et si c’était ça, le vrai pari ? Refaire de l’industrie une histoire collective, ancrée, où les jeunes de Maurice ne seraient plus des spectateurs, mais les bâtisseurs.

Hadjani ANDRIANARINIVO

Laisser un commentaire