
Quand la mer monte, ce n’est pas qu’une image
« Protéger l’océan, c’est protéger notre avenir. » Cette phrase, Andry RAJOELINA l’a lancée d’une voix ferme à la tribune des Nations unies, ce lundi à Nice. Pas en tant qu’observateur, mais en tant qu’homme d’île. À la 3ème Conférence sur l’océan (UNOC 3), Madagascar est venu dire tout haut ce que tant d’îles vivent déjà dans leur chair : la mer nous ronge et le monde regarde ailleurs.
Un cri venu de l’Indianocéanie
Les pieds dans l’océan Indien, Madagascar fait face à la montée des eaux, aux pêches industrielles qui vident les lagons, aux coraux qui blanchissent. Et ce n’est pas une menace lointaine. C’est maintenant. À Tuléar, Mahajanga ou Maroantsetra, le littoral recule, les pêcheurs rentrent bredouilles, les récifs meurent. Le président RAJOELINA a mis des mots sur cette réalité : « Notre pays incarne à la fois la richesse des océans et leur vulnérabilité extrême. »
Ni victime ni spectateur : acteur
Dans un monde où les grandes puissances dictent souvent le tempo, Madagascar a choisi de parler pour lui, mais aussi pour les autres îles de la région : Comores, Maurice, Seychelles, La Réunion. Ensemble, elles détiennent l’une des plus vastes zones maritimes de la planète, plus de 5 millions de km². Mais sans les moyens de la protéger. D’où l’appel lancé : des financements justes, une régulation de la pêche industrielle et la reconnaissance des savoirs traditionnels, souvent ignorés, mais essentiels à une vraie gestion durable.
« Ce sont nos actes, pas nos discours »
António GUTERRES, Emmanuel MACRON, tous ont parlé. Mais à quoi bon des mots sans actes ? C’est le message porté par la délégation malgache : il faut des résultats concrets. Car pendant qu’on débat à Nice, des familles de pêcheurs dans les villages côtiers perdent leur gagne-pain. Pendant qu’on signe des déclarations, des déchets plastiques s’échouent sur nos plages.
Pour une mer vivante, pour des vies dignes
Ce combat n’est pas seulement écologique, il est social, économique, humain. L’océan nourrit, soigne, relie. S’il meurt, c’est tout un mode de vie qui disparaît. Madagascar appelle à une solidarité réelle. Une mobilisation pour que l’océan ne devienne pas une frontière, mais un avenir.
À Nice, la Grande île a lancé l’alerte. Reste à savoir si les grandes puissances ont vraiment entendu. Parce que, chez nous, l’océan n’est pas un décor. C’est la vie.


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