La géothermie, un volcan d’opportunités pour les îles ?

Moroni accueillera la conférence africaine sur la géothermie en 2026. Une chance à saisir pour toute la région.

Une énergie venue des profondeurs

Les Comores s’apprêtent à jouer dans la cour des grands de l’énergie propre : Moroni accueillera en octobre 2026 la 11ème Conférence africaine sur la géothermie du Rift (ARGeo), après l’édition tanzanienne de 2024. Ce rendez-vous continental réunira décideurs, développeurs, chercheurs et investisseurs autour d’un enjeu crucial : comment exploiter la chaleur du sous-sol pour produire de l’électricité durable dans les pays du Rift africain ; une zone volcanique où l’énergie géothermique est abondante, y compris dans les îles.

Des volcans qui chauffent nos maisons ?

Sur un territoire comme l’archipel des Comores, où les coûts d’importation d’énergies fossiles pèsent lourd sur les budgets publics et privés, la géothermie apparaît comme une alternative crédible. Cette source est à la fois locale, renouvelable, stable et propre. Elle permettrait de réduire la dépendance énergétique, de stabiliser les prix à long terme et surtout, de créer des emplois qualifiés dans l’exploration, l’ingénierie, la maintenance ou encore la formation.

Un potentiel à partager dans toute la région

L’intérêt ne s’arrête pas aux Comores. De La Réunion à Madagascar, en passant par Mayotte et l’Union des Comores, plusieurs îles partagent une activité volcanique similaire et donc un potentiel géothermique exploitable. Mutualiser les expertises, former ensemble des techniciens, attirer ensemble des bailleurs ou développer un réseau d’interconnexions, c’est toute la zone qui a à y gagner. Dans un contexte de transition énergétique globale, la géothermie pourrait devenir un levier commun de souveraineté énergétique.

Des exemples à suivre de près

Si la conférence ARGeo se tient à Moroni en 2026, c’est aussi parce que les Comores veulent se positionner comme un acteur actif dans ce domaine. L’édition précédente s’est tenue en Tanzanie, pays qui a déjà entamé des projets concrets. Même si aucune exploitation n’est encore citée localement dans le compte-rendu officiel, cette dynamique régionale montre que l’Est africain commence à prendre au sérieux ce potentiel.

Coopérer pour chauffer l’avenir

L’organisation de l’ARGeo à Moroni est un signal fort : les Comores s’ouvrent aux coopérations régionales et internationales. Universités, centres de recherche, partenaires comme la Banque islamique de développement déjà impliquée dans d’autres projets ou gestionnaires d’infrastructures pourraient se retrouver autour de ce chantier commun. Une filière géothermique ne se construit pas seul : elle demande du temps, des compétences, des alliances. Et c’est là que la Conférence 2026 pourrait jouer un rôle de catalyseur.

Une conférence, et après ?

Le gouvernement comorien l’a dit : il mettra « toutes les dispositions nécessaires » pour que l’événement soit un succès. Mais au-delà du prestige, cette conférence pourrait bien poser les bases d’une nouvelle stratégie énergétique régionale. Une stratégie où chaque île, chaque volcan, chaque compétence aurait sa place. Pour que la chaleur de la terre devienne enfin une source de lumière pour l’océan Indien.

Hadjani ANDRIANARINIVO

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