La Réunion : Contrats PEC – 10.000 opportunités et après ?

« On signe, on bosse… et puis quoi ? »

Ils ont 22 et 29 ans. Ils veulent bosser, s’en sortir, construire. Et ce matin, l’État leur tend un fil : 10 000 contrats PEC annoncés pour 2025 à La Réunion. Une aide précieuse, dit-on. Mais sur le terrain, beaucoup s’interrogent : est-ce une vraie rampe de lancement ou juste un coup de peinture sur le chômage des jeunes ?

Un contrat qui patine à l’arrivée

« J’ai bossé 10 mois en contrat PEC dans une mairie. J’ai donné de moi-même, j’ai appris. Et maintenant ? Retour Pôle emploi. ». Vanessa résume l’angoisse partagée par de nombreux jeunes. Comme elle, près de 8 bénéficiaires sur 10 à La Réunion ne décrochent pas d’emploi stable à la sortie du dispositif. En métropole, ce chiffre tombe à 5 sur 10. Pourquoi un tel écart ?

Une aide bienvenue, mais pour aller où ?

Les chiffres sont là : 50 % du SMIC pris en charge par l’État, contrat de 21h par semaine sur 10 mois et une programmation confiée aux mairies. Sur le papier, c’est un tremplin. Mais dans la réalité, sans formation solide, sans mentorat, sans passerelle vers le privé, ça reste trop souvent une parenthèse. Un « job d’attente » qui laisse les jeunes dans l’incertitude, à peine mieux outillés qu’avant.

« On ne veut plus juste des contrats. On veut une vraie chance. »

Le gouvernement parle d’un “effort exceptionnel”. Mais sur l’île, la jeunesse attend un changement structurel, pas juste un geste budgétaire.

Des talents à réveiller, pas à endormir

À La Réunion, on déborde de compétences, d’envies, de créativité. Ce que demandent les jeunes, ce n’est pas la charité, c’est la possibilité de faire leurs preuves. Les contrats PEC peuvent y contribuer, à condition qu’ils soient accompagnés, valorisés, suivis.

La balle est maintenant dans le camp des employeurs, des collectivités, et surtout de l’État. Car aider, ce n’est pas juste signer un contrat. C’est accompagner jusqu’au bout.

Hadjani ANDRIANARINIVO

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