
« T’es trop sensible. » ; « Je fais ça par amour. » ; Tu n’y arriveras jamais »
Ces phrases, t’en as sûrement déjà entendu une. Peut-être même que tu les dis. Parce qu’elles sonnent « normales ». Parce qu’on les répète de génération en génération. Mais sous les mots gentils, il y a des blessures qui s’installent. Et un jour, tu ouvres les yeux :
C’était pas pour ton bien. C’était du contrôle. Du chantage. De la peur.
Famille sacrée, parole verrouillée
Dans nos sociétés de l’océan Indien, la famille, c’est sacré. On ne parle pas. On ne remet pas en cause. On endure. En silence. Tu dis quelque chose ? On t’accuse d’être ingrat. Tu prends tes distances ? On te traite de traître.
Mais il y a un moment où tu te rends compte que ce respect qu’on te demande, on ne te l’a jamais vraiment rendu.
La toxicité, c’est pas toujours Netflix
On croit que les parents toxiques, c’est ceux qui frappent ou crient. Mais souvent, c’est plus insidieux que ça. C’est dans une remarque. Un regard. Une comparaison. C’est dans le « Tu me dois tout. » dit avec le sourire. « T’as vu comment je me suis sacrifié pour toi ? »
→ Traduction : Tu n’as pas le droit de penser différemment. « Je fais ça pour ton avenir. » → Traduction : Je contrôle ta vie, mais avec une bonne excuse. Ou les « Pourquoi tu n’es pas comme les enfants de… ». Et le pire ? On finit par intégrer leur voix dans la nôtre. On se juge, on culpabilise, on se sent jamais assez.
“Chez moi, on ne criait pas. On disait juste : « Tu nous déçois. » C’était pire que les hurlements. À 27 ans, j’ai encore peur d’échouer… même quand personne ne regarde. »
Top 5 des phrases toxiques (et parfaitement banalisées)
- « T’es trop sensible. » → Traduction : ton émotion dérange, donc elle n’a pas lieu d’être.
- « Les autres à ton âge… » → Compétition, pas compassion.
- « Tu comprendras plus tard. » → On invalide, on esquive, on ne s’excuse pas.
- « C’est comme ça chez nous. » → Tradition = justification éternelle de la souffrance.
- « Tu ne vaux rien sans moi. » → L’amour devient une dette. À vie.
« Un jour, j’ai dit à mon oncle : « Je crois que mes parents me font du mal. » Il a ri. « Mais non, ils t’aiment, c’est normal. » Depuis, j’ai compris : ce n’est pas parce que c’est courant que c’est acceptable. »
Ce que ça fait dans ta tête
Tu doutes de chaque décision. Tu t’excuses d’exister. Tu te sens coupable de vouloir respirer. Tu flippes à chaque appel de ta mère. Tu te demandes : « Est-ce que c’est moi le problème ? ». Spoiler : non.
Comment on se protège sans se couper
Tu n’as pas besoin de hurler ni de disparaître. Tu peux commencer petit. Pour toi. Pour te réapproprier ton espace mental.
3 stratégies de survie :
- Répondre neutre : « Je note. » → Tu ne t’expliques plus, tu te protèges.
- Choisir ta famille (de cœur) : des amis qui te voient, te respectent, t’aiment.
- Écrire sans envoyer : poser les mots, même en silence, c’est reprendre le pouvoir.
Mais combien osent en parler ? Trop peu. Parce que chez nous, l’amour parental est au-dessus de tout. Même de la santé mentale. Même de la dignité. Même de ta paix.
Mais parler, ce n’est pas trahir. C’est survivre. C’est comprendre. C’est guérir.
« On m’a appris à cacher mes larmes, à encaisser en silence. Pas étonnant que je n’arrive pas à demander de l’aide aujourd’hui. C’est fou comme une éducation peut devenir une prison. »
Et toi ? Tu te reconnais dans tout ça ?
On ne choisit pas où on naît. Mais on choisit où on guérit.
Ta famille t’a peut-être blessé sans vouloir mal faire. Mais tu as le droit de dire stop. Tu as le droit de poser des limites. Tu as le droit de vivre sans te justifier. Et surtout, tu n’es pas seul·e.


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