Madagascar : la fin du silence économique – la FMI à Antananarivo

Antananarivo accueillera les 30 juin et 1er juillet une réunion stratégique du Fonds monétaire international (FMI), réunissant des décideurs de treize pays d’Afrique australe. Un événement discret mais crucial, organisé en partenariat avec le ministère malgache de l’Économie et des Finances, et qui positionne Madagascar comme un acteur régional de la modernisation des politiques économiques.

La rencontre, qui se tiendra au Novotel N-Convention, réunira deux piliers de la coopération technique du FMI : Afritac Sud et l’Africa Training Institute, tous deux basés à Maurice. Ces structures jouent un rôle central dans l’appui aux administrations publiques africaines – du renforcement des systèmes fiscaux à la formation des cadres de la fonction publique.

Un moment d’évaluation et de projection

Pendant deux jours, les représentants des pays membres dresseront le bilan des actions menées au cours de l’année écoulée : quelles avancées concrètes ont été obtenues grâce à l’appui technique du FMI ? Quels défis persistent dans les réformes fiscales, douanières ou statistiques ? Des ateliers de réflexion seront organisés pour ajuster les priorités et définir les besoins spécifiques des États en matière de formation et d’assistance.

Pour Madagascar, c’est aussi une occasion de montrer son engagement dans les réformes économiques, tout en profitant de l’expertise régionale.

Afritac Sud et Africa Training Institute : des leviers pour la bonne gouvernance

Afritac Sud, qui regroupe 13 pays dont Madagascar, accompagne les institutions publiques dans des domaines clés : régulation bancaire, gestion des finances publiques, droit fiscal, ou encore statistiques économiques. Le centre travaille de manière rapprochée avec les ministères, banques centrales et offices de recettes publiques.

De son côté, l’Africa Training Institute, également implanté à Maurice, se concentre sur la montée en compétence des agents publics sur des thématiques complexes : politiques budgétaires, dette publique, gestion des ressources naturelles, entre autres. L’institut est financé par un partenariat international incluant la Chine, l’Australie, la Corée, et plusieurs pays africains.

Une opportunité diplomatique et technique pour Madagascar

Cette réunion d’envergure permet aux pays de la région d’échanger directement sur les meilleures pratiques et de créer un réseau de coopération sud-sud. Pour Madagascar, au-delà de l’accueil logistique, il s’agit de consolider sa place dans les dynamiques régionales, à l’heure où les défis économiques – inflation, pression fiscale, climat des affaires – nécessitent des réponses concertées et des capacités institutionnelles renforcées.

Hadjani ANDRIANARINIVO

Laisser un commentaire