Trop fille pour gagner ? Quand l’e-sport bug sur les femmes

« T’es forte… pour une meuf » ; « T’as dû coucher pour être dans l’équipe. » ;  « Vas-y, reste sur Animal Crossing. »

Bienvenue dans le lobby vocal le plus toxique de ta vie : l’e-sport. Où les femmes jouent, mais doivent prouver qu’elles méritent leur manette. Pas une fois. Pas deux. Tous les jours.

Elles sont là. Mais on fait comme si non.

Tu penses que les filles ne jouent pas ? Faux. Elles sont là, sur Valorant, League of Legends, CS:GO. Elles cliquent, elles visent, elles stratègent. Mais sur les podiums pro ? Elles brillent par leur absence. 5% de joueuses professionnelles. Et même là, on leur coupe souvent le micro.

Aly, 21 ans, semi-pro : « Quand je joue sans parler, je suis un joueur. Dès que je parle, je deviens ‘la fille’. Et le game change »

Trois balles dans le chargeur : sexisme, clichés, silence

L’e-sport, c’est pas juste un jeu. C’est une culture. Et elle est codée masculin.
Résultat ? Une triple peine :

  • Le sexisme banalisé : « Tu joues bien… pour une fille. » Traduction : t’es jamais assez.
  • Le syndrome “gamer girl” : t’as intérêt à être stylée ET skillée, sinon t’existes pas.
  • Le silence institutionnel : combien de coachs femmes ? De casters ? D’équipes mixtes sérieuses ? On te laisse deviner.

Et à force, les joueuses s’éteignent. Elles se taisent. Elles arrêtent. Pas parce qu’elles n’aiment pas jouer. Parce qu’elles veulent rester entières.

Mais elles reviennent. Et elles ne demandent plus la permission.

Y’a une armée qui se forme. Discrète mais déterminée. Des tournois all-female émergent. Des communautés se serrent les coudes. Des noms percent – Kayane, Kimi et elles n’ont plus besoin de prouver. Des collectifs comme Women in Games forment, protègent, et élèvent. La révolution se fait sourde, lente, mais pixel par pixel, elle grignote l’algorithme.

Toi aussi, t’as une manette dans l’histoire

Tu veux que ça change ? Alors, joue le jeu différemment.

  • Stop aux blagues « c’est de l’humour t’inquiète ». Non, c’est relou.
  • Like, follow, partage des joueuses. Visibilise.
  • Réclame des line-ups mixtes. Pose des questions. Exige des réponses.

Ce n’est pas une guerre des sexes. C’est une mise à jour urgente du système.

Le bug, c’est pas les joueuses. C’est le code.

L’e-sport est jeune. Il peut changer. Mais seulement si ceux qui y jouent refusent les règles injustes. Alors maintenant, pose-toi une vraie question :

Est-ce que tu veux gagner tout seul, ou faire évoluer le game avec tout le monde ?

Hadjani ANDRIANARINIVO

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