Dyspraxie : ce mot qu’on ne dit pas (mais que tant d’enfants vivent)

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Tu veux écrire, mais ta main tremble. Tu veux boutonner ta chemise, mais c’est comme résoudre un Rubik’s Cube. Tu veux jouer au foot ? T’es toujours le dernier choisi.

La dyspraxie, c’est quand ton cerveau et ton corps ne sont pas synchronisés. Ce n’est pas une maladie. Ce n’est pas de la paresse. Ce n’est pas que tu es “bête”. C’est juste un autre câblage. C’est tout. Sauf qu’ici, à Madagascar, on ne voit rien. Mais on juge tout.

Tu tombes souvent ? → T’es distrait. Tu n’arrives pas à écrire ? → T’es paresseux. Tu fais tout au ralenti ? → T’as un problème. Et comme personne ne te dit ce que tu as… tu finis par croire que le problème, c’est. 

Ces enfants-là ne sont pas rares. Ils ne sont juste pas diagnostiqués. Pas écoutés. Pas compris.

Tu connais un enfant comme ça ? Voici les signes à repérer :
  • Il tombe souvent, se cogne partout
  • Il a du mal à tenir un stylo
  • Il évite les jeux de ballon
  • Il met une éternité à écrire
  • Il n’arrive pas à faire ses lacets
  • Il est “dans la lune” en classe
  • Il se fatigue vite
  • Il n’aime pas qu’on le regarde écrire
  • Il semble intelligent… mais galère sur le papier

Si 4 ou 5 de ces signes te parlent : il y a peut-être dyspraxie. Il faut consulter.

Ce qu’il ne faut plus faire (parents, enseignants, adultes) :
  • Ne plus dire : « T’es juste feignant »
  • Ne plus punir pour une maladresse
  • Ne plus comparer à « l’enfant normal »
Ce qu’on peut (et doit) faire :
  • Adapter : scratchs au lieu de lacets, gros stylos, temps supplémentaire
  • Encourager : chaque petit effort est un pas
  • Aimer : même quand on ne comprend pas tout
Et à l’école, on fait quoi ?
  • On autorise les ordinateurs pour ceux qui ne peuvent pas écrire à la main
  • On accorde plus de temps pendant les examens
  • On arrête de leur demander de recopier tout le tableau
  • Et surtout : on forme les profs à la neurodiversité
Et la société, elle se réveille quand ?

Non, un enfant dyspraxique n’est pas “possédé”. Non, ce n’est pas une affaire d’éducation. Oui, on peut agir. Facebook, radio, écoles, parents, médecins : il faut parler de neurodiversité. Parce que le vrai combat, ici, ce n’est pas contre un trouble. C’est contre l’ignorance. Un enfant qui casse tout… Peut-être qu’il n’est pas “mal élevé”. Peut-être qu’il est juste dyspraxique. Et peut-être que ce que tu crois être un défaut… n’est qu’un appel à l’aide.

— Hadjani ANDRIANARINIVO

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